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Côte d''Ivoire : Gbagbo prête serment, Soro va démissionner
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Côte d''Ivoire : Gbagbo prête serment, Soro va démissionner
Fort du soutien de l''''armée, le président sortant Laurent Gbagbo a prêté serment le samedi 4 décembre, à la tête de la Côte d''Ivoire malgré une victoire électorale vivement contestée par l''opposition et la communauté internationale.
Le premier exportateur mondial de cacao, ancien pays phare de l''Afrique de l''Ouest, entre dans une période de grande incertitude et d''isolement qui risque de dégénérer en lutte de pouvoir.
La Commission électorale indépendante (CEI) a crédité son rival Alassane Ouattara de 54,1% des voix exprimées au second tour de la présidentielle dimanche.
Mais le Conseil constitutionnel, invoquant des fraudes dans le Nord, a invalidé des milliers de bulletins et proclamé vendredi la victoire du chef de l''Etat sortant.
La cérémonie d''investiture a été retransmise en direct à la télévision nationale (RTI) après que le chef d''état-major des armées, le général Philippe Mangou, eut renouvelé la veille au soir son allégeance envers Laurent Gbagbo.
"Je continuerai à travailler avec l''ensemble de la communauté internationale mais je ne cèderai jamais sur la question de la souveraineté nationale", a lancé le chef de l''Etat sous les encouragements et le tintamarre des vuvuzelas de son auditoire.
De son côté, Alassane Ouattara, alias "ADO", qui a reçu le soutien et les félicitations des Nations unies et de pays comme les Etats-Unis et la France, a obtenu l''appui du Premier ministre de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro. L''ancien chef politique des ex-rebelles du Nord a annoncé son intention de démissionner.
Des coups de feu ont été signalés vendredi après la tombée de la nuit dans plusieurs quartiers d''Abidjan et à Port-Bouët, près de l''aéroport international et de la base militaire française, sans savoir d''où ils venaient précisément.
Samedi, des manifestants ont dressé des barricades et mis le feu à des pneus dans la métropole lagunaire ainsi que dans d''autres agglomérations, dont Bouaké, la grande ville du Centre qui a servi de "capitale" aux ex-rebelles des Forces nouvelles (FN). Mais aucune manifestation d''envergure n''a eu lieu.
En visite en Inde, Nicolas Sarkozy a appelé au respect de l''élection, selon lui, "incontestable" de Ouattara. "Il y a un président élu en Côte d''Ivoire. L''ensemble de la communauté internationale et les Nations Unies l''ont reconnu. Ce président c''est Alassane Ouattara", a-t-il déclaré à Bangalore.
Le secrétaire général de l''Onu Ban Ki-moon et le président américain Barack Obama ont également salué la victoire de Ouattara, récusant ainsi la décision du Conseil constitutionnel.
Le Conseil de sécurité des Nations unies n''est en revanche pas parvenu vendredi soir à s''entendre sur une déclaration reconnaissant Ouattara comme vainqueur, cela en raison d''objections de la Russie, ont fait savoir des diplomates en poste à l''Onu.
L''Union africaine a annoncé l''envoi à Abidjan d''un émissaire, l''ancien président sud-africain Thabo Mbeki, pour tenter de trouver une solution à la crise ivoirienne.
Ouattara, ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international, a revendiqué vendredi la victoire et reçu l''appui des FN.
Il a lancé un appel au calme et à la neutralité de l''armée. Auparavant, le Conseil constitutionnel ivoirien, dirigé par un proche de Gbagbo, avait confirmé les accusations de fraude électorale portées par ce dernier à l''encontre des partisans de Ouattara dans le nord du pays, et avait annoncé la réélection du chef de l''Etat sortant.
Martin Nesirky, porte-parole de l''Onu, a déclaré que Ban Ki-moon invitait Gbagbo à favoriser une transition en douceur.
Alcide Djédja, conseiller du chef de l''Etat sortant, a ensuite menacé d''expulser le chef de la mission de maintien de la paix des Nations unies dans le pays, Y.J. Choi, quelques heures après son refus de reconnaître la décision du Conseil constitutionnel de proclamer Gbagbo vainqueur.
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