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Cameron défend son intégrité et esquisse des regrets
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Cameron défend son intégrité et esquisse des regrets
Le Premier ministre britannique, David Cameron (Photo) a défendu, le mercredi 20 juillet, son intégrité devant les parlementaires britanniques l''''interrogeant sur ses relations avec le groupe de presse News Corp, au coeur du scandale des écoutes téléphoniques.
Assailli de questions à la Chambre des communes, dans la tension d''une séance extraordinaire de deux heures, le Premier ministre a semblé convaincre les députés conservateurs.
Il a esquissé des regrets sur l''embauche d''Andy Coulson, qualifiée d''"erreur de jugement catastrophique" par les travaillistes. Cet ancien rédacteur en chef de News of the World est au coeur du scandale qui ébranle la presse, la classe politique et la police britannique.
Il a démissionné du tabloïd en 2007 après les premières révélations d''écoutes illégales de la famille royale. Quelques mois plus tard, il a été engagé par David Cameron comme directeur de la communication du Parti conservateur, alors dans l''opposition.
"Si j''avais tout su, et après tout ce qui a suivi, je ne lui aurais pas offert le poste et je pense qu''il ne l''aurait pas accepté", a dit le Premier ministre à la Chambre des communes. "On ne prend pas les décisions avec du recul, on les prend dans le présent. On vit et on apprend - et croyez-moi, j''ai appris."
David Cameron a ajouté qu''Andy Coulson lui avait dit tout ignorer des écoutes illégales. "S''il s''avère qu''on m''a menti, alors il sera temps de présenter mes plus plates excuses. Et dans ce cas, je peux vous dire que je ne me déroberai pas."
Andy Coulson est soupçonné d''avoir contribué aux écoutes et à la corruption de dirigeants de la police londonienne. Devenu directeur de la communication de Downing Street, l''ancien journaliste a démissionné en janvier, juste avant l''ouverture d''une nouvelle enquête par la police britannique.
Andrew Russell, professeur de science politique à l''université de Manchester, a trouvé le Premier ministre "plus en confiance que ces derniers temps". "Il a semblé gagner un peu de répit au fil du débat", dit-il.
Pas d''appel à la démission
David Cameron a assuré qu''il n''avait pas agi en contradiction avec le code de conduite gouvernemental édicté par le parlement et a défendu son entourage.
"Mes services ont désormais rendu publics la totalité des échanges de courriels entre mon chef de cabinet et John Yates (ndlr, ancien responsable de la cellule antiterroriste de Scotland Yard qui a démissionné dans le cadre de l''affaire) qui montrent que mes collaborateurs sont absolument sans reproche", a déclaré David Cameron.
En septembre dernier, son chef de cabinet avait empêché la police de tenir David Cameron au courant des derniers développements du scandale.
L''opposition travailliste a estimé que les explications du Premier ministre étaient insuffisantes mais n''a pas réclamé sa démission.
"Pourquoi est-ce qu''il (Cameron) ne s''excuse qu''à demi-mots au lieu de présenter vraiment ses excuses pour l''embauche de M. Coulson et pour l''avoir amené au coeur de Downing Street ?", a lancé le chef de l''opposition Ed Miliband.
Les travaillistes l''ont aussi interrogé sur ses liens avec Rupert Murdoch, le propriétaire de News Corp, et sur son amitié avec Rebekah Brooks, qui a démissionné de la direction de News International, branche britannique du groupe de presse.
Cameron contre-attaque
David Cameron a contre-attaqué en pointant du doigt les liens entretenus par Tony Blair et Gordon Brown, ses prédécesseurs travaillistes à Downing Street, avec Rupert Murdoch, courtisé et craint par les dirigeants britanniques depuis 40 ans.
En référence à la présence présumée de Rebekah Brooks à une fête organisée par la femme de Gordon Brown en 2008, David Cameron a lancé aux bancs du Labour: "Je ne l''ai jamais invitée à une ''pyjama party''".
Pour Wyn Grant, professeur de sciences politiques à l''université de Warwick, "la réputation de Cameron a sans aucun doute souffert".
"Mais la question de sa démission ne se posera sûrement pas à moins qu''un élément nouveau et particulièrement dévastateur apparaisse", ajoute-t-il. "Il est délicat pour Miliband de jouer les vertueux vu que le dernier gouvernement travailliste était très lié à News International", observe Grant.
La police enquête à présent sur les écoutes présumées qui pourraient concerner 4.000 personnes, des puissants de Grande-Bretagne jusqu''aux victimes de crimes et aux familles de soldats tués au combat.
Le magnat des médias Rupert Murdoch a été sommé mardi de s''expliquer devant des députés sur le scandale et confié qu''il s''agissait du "jour le plus humiliant" de sa vie.
La commission parlementaire des Affaires intérieures a accusé mercredi News International d''avoir tenté d''entraver une enquête policière en 2005 et 2006 et évoqué un "catalogue de dysfonctionnements" au sein de la police.
Par Peter Griffiths (Reuters)
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