Se glisser dans la peau d’un esclave, d’un Anglais ou d’un Français et revivre l’épisode fatidique de la bataille qui se déroula au Grand-Port entre le 23 et le 28 août 1810. Avec la touche artistique en plus.

C’est ce que propose le réalisateur suisse Nikunja (photo). Il organise demain samedi 27 mars et lundi 29 mars, de 9h à 16h, un casting au théâtre Serge Constantin à Vacoas. Ce qu’il recherche : des acteurs et des figurants – en tout 35 rôles - pour un long métrage qui aura pour thème la bataille dont nous commémorerons le bicentenaire en août prochain.

Le rôle principal : Chiamaka, l’incarnation d’«une esclave d’origine malgache». Au milieu d’une foule d’environ 10 000 personnes, elle observe la bataille de Vieux Grand-Port. A ses côtés se trouvent d’autres esclaves bien sûr, mais aussi Jean François Roubaix, un colon. Une série de flash-back entrecouperont la conversation, au cours desquels elle repensera à son histoire d’amour avec Frédéric, le fils de Roubaix, entre autres. Nous apprendrons alors que Chiamaka a été violée par des esclavagistes. Enceinte, elle ne sait pas si cet enfant est le fruit de l’amour ou de la violence.

Avec d’autres esclaves, elle observe la bataille de loin. «Dans le fi lm, la bataille deviendra aussi un conflit psychologique car des histoires plus anciennes prendront le pas sur cet événement». C’est en ces termes que Nikunja (qui a fait de son patronyme son nom d’artiste) explique son projet. Son tout premier projet de cinéma.

Ce film a été initié à la demande du ministère de l’Education et de la Culture, souligne Nikunja. Il précise toutefois que son projet reste celui d’un fi lm indépendant, un fi lm d’auteur que le réalisateur a l’ambition de présenter au prochain Festival de Berlin. Celui-ci se tient au mois de février 2011, ce qui signifie que le film ne sera pas prêt pour les commémorations. D’ailleurs, le tournage est prévu pour septembre prochain. Des ambitions soutenues par Blackbutterfly Prod, jeune maison de production locale qui débute elle aussi.

Après un premier casting demain et lundi, un deuxième tour est prévu au même lieu, les mardi 30 et mercredi 31 mars prochains. «Ce fi lm, ce n’est pas une représentation d’un événement historique», précise encore Nikunja. «C’est un regard de vérité sur l’histoire. Si les lois ont changé, dans le cœur des gens, cela n’a pas changé», soutient-il.

Aline Groëme-Harmon

Aline Grome-Harmon