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Chagos : Un rapport sur le possible retour des Chagossiens dans l’archipel aurait été manipulé

27 avril 2010, 00:00

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Chagos : Un rapport sur le possible retour des Chagossiens dans l’archipel aurait été manipulé

Une étude indépendante sur le possible retour des Chagossiens dans  leur île aurait été manipulée en faveur du gouvernement britannique. Le rapport, rédigé en 2002, affirme que la réinstallation est impossible. Or, un expert qui y a travaillé affirme le contraire.

Un rapport qui a, plusieurs fois, été utilisé par le gouvernement britannique, pour expliquer que le retour des Chagossiens dans l’archipel est impossible, aurait été manipulé.

Les conclusions de Stephen Akester, un des experts indépendants qui ont participé à l’étude, ont récemment été publiées dans une enquête du quotidien The Times. Selon Akester, les recommandations évoquant la possibilité d’un retour des Chagossiens «ont été effacées de l’étude suite aux pressions politiques.»  

Lors de la soumission du rapport à la cour européenne des Droits de l’Homme, le gouvernement britannique soutient que l’étude, a été préparée et adopté par tous les experts indépendants impliqués. Dans le rapport, il est clairement indiqué que la réinstallation des Chagossiens n''''est pas possible.

Stephen Akester, dont le cabinet de consultants MacAlister, Elliott and Partners avait obtenu le contrat en commun avec Posford Haskoning, esquisse trois scénarios qui pourraient permettre la  réinstallation des Chagossiens sur des atolls extérieurs, situés à près de 200 miles (322 km) de Diego Garcia. Cela, sans endommager les écosystèmes ou compromettre les opérations de la base militaire.

Les conclusions de l’expert Akester concordent avec ceux de l''étude de faisabilité préliminaire effectuée en l’an 2000. Celle-ci avait révélé  «qu’il n''y a aucune raison physique évident pourquoi l’un ou l''autre des deux atolls extérieurs ne doit pas être repeuplé».

Entre les deux études, le climat politique a changé. Il y a eu la guerre en Afghanistan et l’invasion de l''Irak. Et Diego Garcia est devenue vitale pour des opérations militaires. Dans le même temps, les Chagossiens avaient entré une action en justice contre les gouvernements britannique et américain.

Entretemps, le rapport final a été publié en Juin 2002 et les conclusions d’Akester en avaient été radiées. «On nous a dit qu''elles n''ont pas survécu à la discussion avec le client»,  déclare Stephen Akester au Times.

L’étude de d’Akester rejoint celle de John Howell, qui a effectué un exercice similaire  en 2008 au nom du Groupe Réfugiés Chagos. Le rapport avait également conclu que la réinstallation des habitants était viable.  «Mon rapport a été attaqué à plusieurs reprises par le gouvernement et ses scientifiques. On disait que l’étude n’était pas indépendante, parce qu''elle avait été réalisée pour le compte des Chagossiens,» confie Howell au Times.

L’étude de 2002 et sa conclusion était un des arguments clés avancés par les avocats du gouvernement britannique devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Stephen Akester voit aussi des failles dans les affirmations du gouvernement britannique à l’effet que la réinstallation serait «précaire et coûteux». Comme le ministère des Affaires étrangères le dit dans les documents officiels.

Stephen Akester précise que la réinstallation aurait permis de créér un centre d''écotourisme, pour lequel l''investissement privé serait disponible.

Si le gouvernement britannique perd le procès à Strasbourg, les Chagossiens ont des chances de gagner le droit au retour et d’être indemniser.

(Source:  Times)

 

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