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Chamarel : Le spectre de Sorèze plane

11 mai 2013, 07:39

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Chamarel : Le spectre de Sorèze plane

Virages dangereux, routes en mauvais état, autobus défectueux… Ce sont là quelques-uns des dangers qui guettent les usagers de la route à Chamarel.

 

«Sienn zour enn aksidan arive danChamarel, li pou byen grav avek kankite passazer ki voyaz gramatin tanto dan sertin bis ki dan enn letatdeplorab», lance Rico L’Intelligent, conseiller du village de Chamarel. Il dit avoir attiré, à plusieurs reprises, l’attention des autorités sur ces dangers, mais ses appels sont restés sans réponse.

 

Rico L’Intelligent raconte que le mercredi 13 avril 2011, un autobus de la Compagnie nationale de transport (CNT) a raté un virage à Chamarel et fait 55 blessés. Les freins ont été mis en cause. Ce jour-là, une famille participait à une excursion organisée par la Madrassa AnNoor, située à Quartier-Militaire (Voir plus loin le témoignage de Fayaz Khodabocus). Autre problème : selon Rico L’Intelligent, les bus qui se rendent à Quatre-Bornes, Case- Noyale et Bambous sont bondés. Le danger est réel pour les passagers, surtout les étudiants, dit-il.

 

 Il a aussi, à maintes reprises, dénoncé la conduite dangereuse des chauffeurs des bus Perle de la Savanne au propriétaire, en vain.

 

«Ils ne se rendent pas compte qu’ils mettent en danger la vie des usagers de la route et des touristes qui viennent découvrir notre village», indique Rico L’Intelligent D.R,, un jeune de Chamarel, rapporte qu’une vieille dame, qui se trouvait dans un autobus Perlede La Savanne en provenance de Quatre-Bornes, vendredi soir, a déclaré que «bis la ti pe roul telman vit ki li ti pe gayn vertiz. Lipe trouv la mor». Selon D.R. «certains conducteurs n’ont pas changé leur comportement malgré le dramede Sorèze qui a coûté la vie à dix personnes». Il ajoute que «toute l’île Maurice sera à nouveau endeuillée si jamais un autobus tombe dans un ravin».

 

Ravin Juggernauth, propriétaire de la compagnie Perle de la Savanne, affirme qu’il demande toujours à ses chauffeurs et receveurs de se comporter correctement lorsqu’ils roulent. Il ajoute qu’il a renouvelé sa flotte au début de l’année et que ses véhicules sont entretenus régulièrement. Ravin Juggernauth précise aussi que lors de sa dernière rencontre avec les représentants du conseil de district de Rivière-Noire et de la National Transport Authority (NTA), il a évoqué l’état des routes du village de Chamarel. «Je leur ai fait remarquer que la couche d’asphalte qui recouvre les routes menant vers Chamarel cède à plusieurs endroits et qu’il faut au plus vite refaire ces routes. Il faut également élaguer les branches qui gênent la circulation», déclare-t-il.

 

Jean Fréderick Marmite, président du conseil de village de Chamarel, a lui aussi fait part de ses inquiétudes quant à l’état des routes. «C’est un véritable danger.» Il dit avoir déjà évoqué ce problème avec Hervé Aimée, minister des Collectivités locales

 

Affaissement de la route à Chamarel sur plusieurs
kilomètres et qui peut être source de graves accidents.

 

 

Témoignage de Fayaz Khodaccus

«Les images de cet accident défilent encore dans ma tête», confie Fayaz Khodaccus, qui se trouvait dans l’autobus de la CNT qui a raté un virage à Chamarel le 13 avril 2011.«Si l’autobus ne s’était pas arrêté contre un arbre, il y aurait eu un drame d’une grande ampleur. Cinquante et une personnes, y compris des enfants, auraient trouvé la mort. Certaines ressentent encore des séquelles. Je trouve dommage que la situation n’ait pas changé sur cette route. Le danger est réel.»

 

Julie témoigne

«Des écoliers de sept à huit ans, visiblement pas assez grands pour la barre destinée aux passagers débout, s’agrippaient comme ils pouvaient aux banquettes et parfois aux gens»avait écrit Julie Rivet-Boudan, notre collègue dans un billet intitulé «5 standing» en date du 4 février 2011, pour décrire les conditions dans lesquelles elle a voyagé dans un autobus de Baie-du-Cap à partir de Quatre-Bornes pour se rendre à Rivière-Noire. « Il y a une semaine, j’ai fait le même trajet. La situation n’a pas changé depuis. Le danger est omniprésent. Les conducteurs roulent à une vitesse vertigineuse avec, à leur bord, le double de leur capacité normale. »