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Changements climatiques : la conférence de Cancun est "sur le fil du rasoir"
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Changements climatiques : la conférence de Cancun est "sur le fil du rasoir"
La conférence de Cancun sur le climat est "sur le fil du rasoir", a jugé le chef de la délégation britannique à quelques heures de la fin des travaux, ce vendredi 10 décembre.
Les représentants japonais et brésilien ont toutefois affiché un optimisme prudent. De son côté, l''''Inde a ravivé l''espoir des négociateurs en laissant entendre qu''elle pourrait accepter un objectif chiffré de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.
Les 194 Etats réunis sous l''égide des Nations unies sont toujours dans l''impasse sur l''avenir du Protocole de Kyoto, a précisé Chris Huhne, ministre britannique à l''Energie et au Changement climatique. Or un blocage sur la suite à donner à Kyoto, dont la première phase d''engagements expire en 2012, menace les autres dossiers au cœur des négociations, dont le financement d''un fonds Climat, qui doit aider les pays les plus pauvres à s''adapter aux conséquences du réchauffement, et la lutte contre la déforestation.
"Nous sommes sur le fil du rasoir, nous pourrions aussi bien déboucher sur un bon résultat que finir par une sortie de route", a dit le ministre britannique, chargé avec le Brésil d''une mission de médiation sur Kyoto par la présidence mexicaine de la conférence.
Le protocole de Kyoto fixe aux seuls pays industrialisés (à l''exception des Etats-Unis qui l''ont signé mais pas ratifié) des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. A Cancun, le Japon, le Canada et la Russie ont annoncé qu''ils ne signeraient pas de prolongation de Kyoto si les pays en développement comme la Chine et l''Inde ne sont pas à leur tour concernés par des engagements chiffrés. New Delhi, qui s''y est jusqu''ici opposée, craignant pour sa croissance et pour la lutte contre la pauvreté, a toutefois adopté une attitude plus conciliante.
"Nous devons accepter la réalité des bouleversements mondiaux. Le G77 a plaidé avec force pour l''adoption d''un instrument contraignant", déclare le ministre indien de l''Environnement Jairam Ramesh, évoquant le groupe des pays en développement dans un entretien accordé à l''Hindustan Times en marge de la conférence.
Vers un « écocide »
"Si, ici à Cancun, nous abandonnons le Protocole de Kyoto, nous serons alors responsables d''un ''écocide'', qui est l''équivalent d''un génocide", a averti le président bolivien Evo Morales, selon lequel 300 000 personnes meurent chaque année, victimes de la désertification mais aussi d''inondations, de sécheresse ou d''autres épisodes météorologiques extrêmes, conséquences de l''accumulation dans l''atmosphère de gaz à effet de serre depuis la Révolution industrielle.
La Bolivie exige que les émissions de gaz des pays riches, historiquement responsables de cette accumulation, soient réduites de moitié d''ici 2017 par rapport aux niveaux de 1990. Il s''agit d''une position maximaliste qui excède les demandes des pays africains les plus pauvres et des Etats insulaires les plus exposés à la montée du niveau des océans.
(Photo : Manifestation à Cancun des membres de l''organisation non gouvernementale 350.org qui dénoncent la montée des eaux consécutive au réchauffement climatique.)
(Source : Reuters)
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