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Chine : Transition délicate à la tête du Parti communiste

14 mai 2012, 00:00

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Chine : Transition délicate à la tête du Parti communiste

Au sommet du Parti communiste chinois, on resserre les rangs. Ou du moins, on s''''évertue à l''afficher. À apaiser la plus forte tempête politique déclenchée en Chine depuis deux décennies, avec la chute de Bo Xilai, l''un des grands barons du parti,écrit Arnaud de La Grange, dans Le Figaro.fr. Extraits.

Depuis quelque temps, tous les organes du pouvoir et les hauts responsables clament haut et fort la nécessité de suivre la ligne centrale du parti. Celle dont est garant le président Hu Jintao. L''armée, la police ont été appelées à la discipline et à ignorer le «bruit social». Mais ces efforts pour retrouver une certaine unité n''empêchent pas les négociations, et sans doute les affrontements, de se dérouler en coulisses.

La situation serait tellement compliquée que les dirigeants chinois étudieraient la possibilité de repousser la date du 18e Congrès, qui doit désigner les maîtres du pays pour la décennie à venir. C''est ce que des sources ont confié à l''agence de presse Reuters, suggérant que le grand raout communiste, prévu pour octobre, pourrait se tenir plus tard, entre novembre et janvier. Une option qui aurait le mérite de réduire la période de transition, puisque les dirigeants désignés ne prennent vraiment leurs fonctions qu''en mars suivant. Et laisserait du temps pour trouver un consensus mieux établi.

Les « neuf empereurs »

Le problème ne porterait pas sur les noms des deux principaux leaders, le président et le premier ministre. Xi Jinping et Li Keqiang paraissant toujours bien en course. Les joutes se concentrent autour du fameux comité permanent du Politburo, le vrai cœur du pouvoir en Chine, avec ses neuf membres appelés les «neuf empereurs». Il y aurait débat justement sur la taille de ce cénacle. Certains alliés du président Hu Jintao souhaiteraient voir le nombre de membres réduit à sept, ce qui a déjà été le cas dans le passé et leur permettrait de détenir plus facilement une majorité. D''autres, au contraire, voudraient voir ce céleste effectif porté à onze, afin de faire de la place à toutes les factions.

En toile de fond, bien sûr, l''incroyable thriller politico-affairiste de l''affaire Bo Xilai. L''élimination de l''ancien patron du parti de Chongqing a ouvert la voie à d''intenses luttes de clans et de personnes, alors que le processus de transition semblait jusque-là réglé comme du papier à musique.

Libéraux contre conservateurs

Plus encore qu''une opposition entre une ligne «libérale» et une autre plus «conservatrice», la bataille actuelle est sans doute une affaire d''hommes et de «groupes d''intérêts», pour le futur contrôle de l''appareil. Pour Willy Lam, fin connaisseur des arcanes du pouvoir chinois, on assiste aujourd''hui à une remise en question d''un compromis trouvé l''an dernier, reposant sur une «division tripartite des postes» au sein du futur organe: trois sièges pour le clan de la Ligue communiste de la jeunesse (dont Hu Jintao est le chef de file), trois sièges pour les «princes» (dont un pour Bo Xilai avant sa chute) et trois pour d''autres courants.
   
La grande question est de savoir si, au soir de ces grandes manœuvres dans le parti, les futurs dirigeants chinois seront assez forts pour imposer leur marque et pousser les réformes. Ou si le pouvoir sera morcelé et paralysé par les rivalités internes, avec le risque d''un réflexe encore plus autoritaire et policier.

Source : Arnaud de La Grange/Le Figaro.fr

Arnaud de La Grange/Le Figaro.fr