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Choonee : « Certains shows d’artistes sont inappropriés pour le public mauricien »

4 juin 2012, 00:00

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Choonee : « Certains shows d’artistes sont inappropriés pour le public mauricien »

Le ministre des Arts et de la Culture revient sur la polémique survenue lors du concert de Susheela Raman. Selon lui, les organisations socioculturelles ayant protesté contre certaines chansons de l’artiste ont eu raison de le faire.

Vous déclariez le mercredi 30 mai que Susheela Raman n’aurait jamais dû être sujette à une censure. Deux jours plus tard, vous vous alignez sur les groupes socioculturels ayant imposé cette censure…


Quand j’ai fait ma première déclaration au salon de mai au sujet de l’incident produit au concert de Susheela Raman, je n’avais pas encore pris connaissance du contenu du concert. Ce n’est que le lendemain que j’ai pu visualiser un extrait du concert et que j’ai, en effet, constaté que la chanteuse a interprété des chants dévotionnels pour la communauté tamoule.

Les chansons de Susheela Raman tournent pourtant dans le monde entier, pourquoi c’est uniquement à Maurice qu’elle dérange ?

Je ne remets nullement son succès en question encore moins ses qualités d’artiste. Mais, à Maurice, le contexte est différent. Certaines des chansons figurant dans son répertoire servent à des besoins religieux. Nous devons ainsi être prudents je pense que les organisations socioculturelles tamoules ont eu raison d’exprimer leurs réserves.

Qu’auriez-vous fait si vous étiez initialement au courant de cela ?

J’aurais pris contact avec les organisateurs du concert pour leur informer que certaines des chansons de l’artiste n’étaient pas appropriées pour notre pays.

Est-ce qu’une organisation socioculturelle a le droit de prendre un concert privé en otage et de dicter un code de conduite ?

Ils ont en tout cas le droit d’être mis au courant du contenu d’un concert.

Vous avez réagi favorablement à la requête formulée par le président du Mauritius Tamil Cultural Centre Trust, Veeren Coomaren, qui a émis le souhait que vous ayez un droit de regard sur les artistes internationaux qui viendront se produire à Maurice. Allez-vous réellement agir dans ce sens ?

Il faut d’abord que je me fasse bien comprendre. Je ne suis pas contre la créativité artistique. Je suis ouvert à bien d’artistes, à bien de cultures. Il faut cependant comprendre que certains shows d’artistes ne sont pas appropriés à notre public mauricien. Imaginez-vous un concert de Marilyn Manson en train de s’automutiler à Maurice. C’est pour cela que j’insiste sur ce point : we need to be within the Mauritian context. Mais je ne dis pas que je suis pour la censure. Tout ce que je souhaite, c’est qu’il y ait davantage de dialogue entre les organisateurs de concert et le gouvernement.

Venons-en à présent aux doléances des membres de l’Association Auteur Compositeur Mauricien (AACM). Ces derniers se disent déçus que vous n’ayez pas pris en comte leurs propositions concernant l’amendent du Copy Rights Act. Vos commentaires.

Je n’ai pas encore finalisé les amendements. Je l’ai juste mis sur le site du gouvernement afin que les principaux acteurs puissent y avoir une idée. Pour le moment, je reste ouvert aux propositions.

Les artistes réclament également une forme de taxe sur les supports électroniques tels que les bluetooth, cds, lecteur mp3 qui, selon eux, perturbent la vente de leurs albums. Qu’en pensez-vous ?

Ce sont hélas les désavantages du progrès technologique, et j’en suis navré. A mon niveau, je peux dire que je suis en contact avec des consultants internationaux, qui me compileront un rapport afin de savoir quelle solution trouver pour les artistes mauriciens face à ce problème qu’il faut souligner n’affecte pas que Maurice.

Le discours programme fait état de la création d’un stade de la musique où en sommes-nous ?

Je songe sérieusement à la création d’un stade de la musique qui s’inspire du Stade de France. Je suis en consultations avec la Chine pour nous aider à concrétiser ce projet.


Propos recueillis par Thierry Laurent