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Christian Doutremepuich : «Le test ADN est une preuve scientifique irréfutable»

7 décembre 2010, 15:13

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Vous êtes médecin, biologiste, Professeur d’université, expert en ADN et propriétaire d’un important laboratoire d’ADN à Bordeaux. Selon vous, à quel point un laboratoire d’ADN est-il important pour Maurice ?

Le travail des laboratoires d’ADN n’est pas seulement de déterminer si un homme est ou non, le père biologique d’un enfant présumé, comme nous l’avons fait dans le cas d’Aurore Drossart et d’Yves Montand. Je crois que l’aspect le plus important du travail consiste à identifier des traces biologiques sur une scène d’événements criminels ou délictuels. Il est aussi intéressant de comparer ces traces à des prélèvements effectués sur des suspects ou des résultats d’ADN d’individus se trouvant dans le fichier national en France, ou même international, à travers Interpol.

Qu’est-ce qu’une trace biologique ?

Le sang, les cheveux, tout ce qu’une personne a touché de la main ou du corps, contient des traces biologiques qui nous permettent de trouver l’ADN de cette personne. ADN est l’abréviation d’acide désoxyribonucléique, et vous ne trouverez pas, parmi les milliards de personnes vivant sur terre, deux personnes qui ont un ADN identique. Exception faite des vrais jumeaux. L’ADN d’une personne ne change jamais. C’est une empreinte génétique qui a permis de résoudre des crimes qui auraient pu rester non élucidés. Elle a aussi permis de disculper et d’innocenter bien des suspects.

Comment la base de données d’empreintes génétiques dont vous disposez en France a-t-elle été constituée ?

Tous les condamnés ou suspects ont leur code génétique enregistré dans une base de données. À chaque fois qu’on retrouve des empreintes génétiques sur le lieu d’un crime ou d’autres délits, nous les comparons avec les empreintes que nous avons dans cette base.

Pensez-vous que les crimes non élucidés de Maurice, telle l’affaire Vanessa Lagesse ou l’affaire Nadine Dantier, auraient pu être résolus si Maurice était équipée en personnel et en matériel pour des tests ADN ?

Je vous avoue que je ne suis pas du tout au fait de la situation à Maurice. Mais ce que je peux vous dire, c’est que l’utilisation systématique des tests ADN permettrait à votre police de passer d’une culture de l’aveu à une culture de la preuve scientifique irréfutable. Il vous faut investir dans des équipements ADN...

Lire l’intégralité de l’entretien dans le e-paper

Propos recueillis par Raj Jugernauth