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Clarel Michaud : Un transitaire qui fait son chemin

19 septembre 2013, 12:24

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Clarel Michaud : Un transitaire qui fait son chemin

A la tête de MC Easy Freight, one-stop-shop opérant dans le secteur de la logistique et du transit, Clarel Michaud revient sur son parcours atypique, ses balbutiements dans le secteur et ses choix, qui se sont avérés payants.

 

Clarel Michaud  fuit la lumière des projecteurs.Le Chief ExecutiveOfficer (CEO) de MC Easy Freight a pourtant unparcours riche en émotionsqui mérite bien desortir de l’ombre. Devenuorphelin de père à l’âge de15 ans, il fait partie de cesjeunes qui ne se sont pasvu offrir le succès sur unplateau. Sa mère Nicole,se souvient-il, s’est donnébeaucoup de mal pourqu’il termine au moins son Higher School Certificate.Une persévérance qui a porté ses fruits. Clarel Michaud dirige, aujourd’hui, l’une des principales agences de transitaires de l’île Maurice, agence qu’il a lui-même créée en juillet 2000.

 

Son parcours professionnel débute au sein de Rogers Aviation : il est d’abord Customs Clerk, puis accède au poste de SeniorCustoms Clerk. C’est alors que commence à germer l’idée de créer sa propre entreprise. «Nous avons injectéde modestes capitauxde Rs 25 000 et MC Easy Freight a vu le jour en2000», confie l’entrepreneur, alors soutenu par un ami, Marino Martin.  Les deux jeunes se lancent dans leur nouvelle aventure : «Deux employés,dans un petit bureau de 20 m2 basé à l’aéroport et une vieille voiture comme seul moyen de transport…je peux vous dire que c’était loin d’être le grand luxe»,lance-t-il avec le sourire. Avec le recul, il peut s’en amuser : «Le téléphone sonnait rarement durant nos premiers mois d’opération».

 

Une première année plutôt difficile. Mais le bouche-à-oreille aidant, son enseigne se métamorphose en un point de rendez- vous incontournable pour le dédouanement. «Préparation des certificats d’origine, certificatsEUR 1, permis d’importation…MC Easy Freight s’avérera un facilitateur pour de nombreuses entreprises», souligne notre interlocuteur.

 

Cependant, vu les moyens du bord, il ne peut encore aspirer à offrir des services de fret complets. «Les clients cherchaient une one-stop-shop, et nous avon sdû, en 2004, faire le grandsaut pour rester dans la course», fait ressortir Clarel Michaud. Choix qu’il ne regrette en rien.

 

Aujourd’hui, forte de son portfolio de clients, qui comprend les 100 plus grosses compagnies de l’île Maurice, sans oublier les petites et moyennes entreprises, MC Easy Freights’est fait une place dans la cour des grands.

 

« Un parcours pétillant » 

 

Au fil des années, l’entrepreneur a su établir et développer un réseau d’agents qualifiés au niveau mondial afin que la chaîne logistique soit parfaitement intégrée, que ce soit au niveau du fret à l’arrivée ou à destination. MC EasyFreight s’est même affiliée à la World Air Cargo Organisation,un réseau d’agents internationaux regroupant plus de 80 pays. «Et notredur labeur a fini par payer», dit l’homme d’affaires.

 

En 2009, Expeditors International of Washington,qui ferme son bureauà Maurice, cherche un repreneurpour ses activités.C’est MC Easy Freight quiest choisie pour reprendrece flambeau : «Nous étions à leurs yeux une PME qui avait un parcours pétillant et une grande vision,et cela correspondait à leurs attentes», soutient-il.

 

C’est donc une grande porte qui s’est ouverte sur les États-Unis. «Prenantà bord ses 15 effectifs et sesnominations (NdlR, le businesscontrôlé par la maisonmère aux États-Unis) sur lesol mauricien, nous avons décollé sur ce vaste marché. Et cela nous a offert un meilleur positionnement sur l’Afrique du Sud», analyse Clarel Michaud.

 

Aujourd’hui, même si l’Europe vit ses plus mauvais jours, MC Easy Freightarrive, elle, à garder la tête hors de l’eau en tissant des relations avec de nouveaux clients européens. Sans compter que Clarel Michaud s’est lancé à la conquête des grands pays d’Asie (Chine, Malaisie, Hong Kong) et lorgne de nouvelles destinations sur le continent noir.

 

Cependant, la conquête de l’Afrique ne se fera pas les yeux bandés. «Nous songeons soigneusement à y investir,mais avec une solide structure,et pour cela, il nous faut une étude approfondie pour savoir quelle est la marche à suivre», explique-t-il.

 

Le transitaire ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Nominé 2013 à l’Afrasia Tecoma Award, il dévoile un parcours qui peut inspirer d’autres jeunes. Son succès, il le dédie à deux femmes : une mère battante et une épouse aimante, Natacha.

 

Père de trois enfants, Clarel Michaud leur permet de profiter d’une éducation de qualité à laquelle il n’a pas pu accéder si facilement. «Ce n’est que cette année que j’ai obtenu mon diplôme en Managementet Leadership duCharles Telfair Institute,et j’entamerai en janvier une licence dans cette même filière», nous dit le businessman. L’épreuve de terrain est toutefois dans la poche.