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Clifford Arlapen : Des côtes de Mahébourg aux méandres d’un cabinet de juristes à Paris

16 janvier 2011, 00:00

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Clifford Arlapen : Des côtes de Mahébourg aux méandres d’un cabinet de juristes à Paris

Il y a 25 ans, Clifford Arlapen a choisi de s’installer en France. Profondément attaché à Maurice, il en fait la promotion à travers d’un site web qu’il a créé.

Clifford Arlapen vit à Saint-Germain-en-Laye, où naquit Louis XIV. Il quitte Maurice à l’âge de 24 ans, alors qu’il occupait le poste de garde-pêche à Mahébourg. Un métier qui, se souvient-il, il trouvait passionnant. Mais qu’il décide de quitter, du jour au lendemain, pour suivre un rêve : «vivre en France».

«Je surveillais la mer. J’étais souvent en bateau ou à vélo sur les plages. J’avais l’impression d’être en vacances. Mais j’ai quand même choisi de quitter le pays pour la France.  J’y ai débarqué en tant que touriste. Cela a été difficile pour moi d’avoir des papiers. Mais une fois ma situation régularisée, j’ai eu mon premier boulot en tant que monteur-photograveur dans une imprimerie», raconte Clifford Arlapen.

La vie réserve parfois bien de surprises. Après trois ans comme photo-graveur, il doit chercher ailleurs car l’imprimerie est contrainte de fermer ses portes pour cause de problèmes financiers. Clifford Arlapen se retrouve alors au chômage pendant un mois. Mais la chance veillait.

«J’ai rencontré une amie un mois après que l’imprimerie eut fermé ses portes. Elle était secrétaire juridique dans un cabinet d’avocats. Elle m’a informé qu’il y avait un poste vacant et m’a conseillé de postuler pour être un employé de bureau. J’ai suivi son conseil et cela fait 17 ans depuis que je travaille dans ce cabinet j’ai gravi les échelons à force de persévérance et de patience», poursuit-il.

Entretemps, Clifford Arlapen se marie avec une Mauricienne vivant en France. Ils sont parents de trois enfants, des jumeaux et une fille. Il n’a d’ailleurs pas manqué de faire connaître son pays à ses enfants.

«Rien qu’en 2008, je suis venu trois fois à Maurice. Et mes enfants sont également venus à plusieurs reprises. Je n’ai d’ailleurs jamais été coupé de l’actualité mauricienne», souligne notre compatriote.

Maintenant en charge d’une équipe de dix employés, Clifford Arlapen est fier de son parcours. Cependant, il a un objectif bien précis : revenir vivre à Maurice dans sept ans, pour vivre de sa passion. Son site web.

Depuis dix ans il s’évertue à faire connaître son île aux touristes. Et quoi de plus efficace que d’utiliser la technologie du web. Le site ilemaurice.org regroupe les annonceurs sur un même portail.

«Le but derrière ce site web, c’est d’offrir une vitrine sur Maurice. Les hôtels les plus intéressants figurent sur le site et il est en troisième position sur google.fr, avec  18 000 visites par mois», dit notre interlocuteur, non sans un brin de fierté dans la voix.

L’autre grande passion de notre compatriote : suivre l’actualité politique de Maurice. Il est un visiteur régulier de lexpress.mu, ce qui lui permet d’accéder au quotidien l’Express sur notre site. Clifford Arlapen souligne que, de son point de vue, la scène politique à Maurice est plutôt stable. «La situation aurait pu être pire. Je n’ai pas eu l’occasion de participer activement mais j’ai suivi l’actualité de très près», dit-il.

Son père, un moment ouvrier à l’usine sucrière de Bel-Ombre, et sa mère, femme au foyer, ont su entretenir chez lui une sensibilité pour la culture française. «Les magazines étaient toujours à porter de main», dit-il en souriant. Alors qu’il était élève au collège Saint-Joseph, il faisait le va-et-vient entre Maurice et Malawi, pour rendre visite à son père, quand ce dernier y est allé travailler dans une usine sucrière. Plus jeune, il connaissait aussi le Mozambique où travaillait son grand-père.

«Quand je reviendrai vivre à Maurice. Je vais me consacrer à mon site web. Et bien sûr, je choisirai de vivre sur la côte, à Grand-Baie peut-être, parce que c’est là où les activités touristiques sont plus intenses. Mais si je me sens trop vieux, j’irai m’installer, tranquillement, à Tamarin…» dit-il avec le sourire.