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Comores: “Mayotte reste bien comorienne!”, affirme le ministre des AE

21 février 2011, 20:00

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Comores: “Mayotte reste bien comorienne!”, affirme le ministre des AE

 Le gouvernement a réaffirmé, par la voix du ministre des Relations extérieures, les démarches initiées pour matérialiser la « comorienneté » de Mayotte.

“Nous nous débattons pour une inscription de cette question aux Nations Unies. Nous avons saisi le comité de 7 pour le réactiver”, a indiqué Fahmi Saïd Ibrahim, dans un entretien avec nos confrères de La Gazette des Comores.

Le chef de la diplomatie comorienne pense que “c’est de notre devoir de défendre l’intérêt des Comores” avant d’ajouter qu’il “faut que nos amis français sachent qu’en défendant les Comores, on n’est pas antifrançais. Nous ne faisons que remplir les obligations que les Comoriens nous ont confiées”.

Le ministre Fahmi voudrait, cependant,  “trouver un modus vivendi tout en espérant que la France observera les décisions des Nations Unies”. Pour le moment, “nous avons d’excellentes relations avec la France”, a soutenu le ministre.  « (…) Chacun est dans le rôle qui est le sien et défend ses positions”,a-t-il affirmé.

Sur le terrain, plusieurs organisations se sont unies pour organiser ce mercredi 23 février un grand rassemblement à Mayotte “en mémoire aux milliers de victimes en mer”. “Depuis 1995, plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre les côtes mahoraises. Se souvenir d’eux, c’est aussi revendiquer la fin d’une hécatombe”, remarquent les associations.

L’ensemble des associations qui, à Mayotte, s’occupent des migrants et particulièrement ceux venant des trois autres îles des Comores, a publié un communiqué, pour dénoncer la politique de « reconduites à la frontière ».

Crime contre l’humanité

Ces associations  rappellent que depuis l’instauration du visa Balladur, « les routes les plus directes et les moins dangereuses » sont coupées par des dispositifs divers (« contrôles de police, radars, vedettes militaires… », ce qui oblige les kwasa-kwasa à emprunter les itinéraires les moins sûrs. Et elles n’hésitent pas  à assimiler « les reconduites à la frontière » pratiquées par le gouvernement français à « des déplacements forcés de populations », c’est-à-dire à un crime contre l’humanité, selon les termes de la Cour Pénale Internationale.  En effet, en droit international, il n’existe aucune frontière reconnue entre Mayotte et les trois autres îles de l’archipel. 

Les  renvois de Comoriens de Mayotte vers Anjouan ou la Grande-Comore pourraient être assimilés à des « déplacements de populations » à l’intérieur d’un même pays, et cela est normalement condamné par la Cour Pénale Internationale.

Le communiqué dénonce également le sort qui est réservé aux enfants qui sont souvent « expulsés seuls alors que toute leur famille réside à Mayotte ». Cette pratique contrevient, cette fois, à la Convention sur les droits des enfants dont la France est signataire. Cette convention dit qu’aucun mineur ne peut être considéré comme un « clandestin », or à plusieurs reprises, les associations ont constaté que des enfants ont été envoyés à Anjouan, au mépris de ce principe, et souvent avant même que les associations ne puissent faire valoir leurs droits.

Parmi les associations signataires du communiqué : CIMADE, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), le Secours catholique, Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Médecins du monde et Réseau Education sans frontière (RSFIM).

(Sources : Al-watwan & sosdemocratiecomores.skyrock.com)


 

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