L’Union des Chambres de commerce va tenir la première foire nationale des produits « Made in Comores », cette semaine, de vendredi à dimanche. Cette rencontre est organisée pour mettre en valeur la production locale. 
  
 « La foire prévoit de rassembler une quarantaine de participants qui viendront des trois îles ( Anjouan, Mohéli et Grande Comore) », affirme  Kaniza Ibrahim, responsable de la société Synercom chargée de l’organisation de la foire. Durant 3 jours, exposants et visiteurs vont alterner entre expositions et conférences sur le financement et la production locale. Ce rendez-vous se veut être, entre autres, une vitrine des produits manufacturés localement.

«Nous visons une valorisation de la production locale. Il s’agit de faire connaitre nos produits pour ensuite les protéger. Beaucoup de choses sont produites dans le pays et pourtant les gens ne sont même pas au courant. Ils les importent alors que sur place, ils peuvent les avoir à moindre prix », déclare pour sa part  Ahmed Bazi qui n’est d’autre que le président de l’UCCIA, initiateur de la rencontre qui va rassembler des entreprises mais aussi des artisans et des prestataires de services.

 «Notre économie dépend entièrement de l’extérieur. La balance commerciale est déficitaire. Les chiffres montrent 70 milliards d’importations et 24 milliards d’exportations uniquement », regrette le président de l’Uccia.  Le  chiffre des exportations sont  revu à la baisse par le secrétaire général du ministère de l’économie, Fakri Youssouf Abdoulhalik,  qui indique que  « ces exportations ne sont que de 4 milliards en 2009».

« A un moment que le pays frappe la porte de l’organisation mondiale du commerce, cette foire ne pouvait qu’être la bienvenue. Il est l’occasion de connaitre nos produits en vue de les breveter dans l’avenir au niveau de l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle», poursuit le haut cadre comorien. Avant de  rappeler  que « désormais les Comores font partie de l’AGOA (Ndlr : une opportunité offerte au pays pauvres d’exporter vers les Etats-Unis) ».

Cette foire est l’occasion aussi d’évoquer les difficultés de tout bord que rencontrent les producteurs locaux. Le président de l’Uccia prône « une politique de protectionnisme pour les protéger comme il a existé dans les années 80 du temps du président Abdallah ». Tout en rappelant que dans le passé, il a existé plusieurs entreprises et sociétés, Ahmed Bazi indique que « il faut une prise de conscience nationale pour consommer localement tout d’abord ». Et tout en estimant que « le protectionnisme est banni au niveau du commerce », Youssouf Yahaya du ministère de l’économie assure que « c’est possible pour certains produits locaux de les protéger ».

Source : Malango Actualité