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Comores : la fonction publique est malade

25 janvier 2011, 20:00

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Comores : la fonction publique est malade

Dans une conférence de presse tenue ce lundi 24 janvier 2011, le ministre des Finances des Comores  a rappelé que la masse salariale reste parmi les plus gros postes de dépense de l’Etat.

Le ministre  a révélé que la masse salariale de la fonction publique a atteint  au mois d’octobre 2010 la somme de 1, 7 milliards de francs avec 12 000 fonctionnaires recensés, tandis que les recettes fiscales mensuelles de l’Etat dépassent difficilement le milliard de francs.

Le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a tendance à déclarer dans ses multiples discours que la fonction publique comorienne est malade et qu’il faudra apporter des remèdes pour la rendre plus efficace. C’est une affirmation juste, mais  n’apporte rien de nouveau aux problèmes qui minent cette fonction publique identifiés depuis les années 80 : gonflement des effectifs et des dépenses, diminution du pouvoir d’achat des fonctionnaires qui engendre l’absentéisme, le laxisme et la corruption, saturation de la fonction publique, recrutement abusif en violation flagrante des textes qui régissent la fonction publique. Tous les régimes qui se sont succédé dans ce pays depuis la fin des années 80 ont été confrontés aux problèmes de la gestion de la fonction publique et ont tous échoué à pérenniser les mesures parfois courageuses prises par leurs prédécesseurs.

Plusieurs programmes ont été mis en œuvre avec le financement des partenaires au développement (Banque Mondiale, agences des Nations Unies, union Européenne..) pour assainir, renforcer et moderniser la fonction publique. Notamment  le programme d’Ajustement et de Renforcement Institutionnel de l’Administration Publique mis en place dans les années 90 (PARI- AP). Puis celui mis en place en 1999 par  le régime militaire dirigé par le Colonel Azali.

En 2005, un autre programme de renforcement des capacités de l’administration publique a été mis en place pour remettre en ordre les donnés quantitatives et organisationnelles, intitulé Administration Publique performante (APP). Une seconde phase de projet APP (projet APP 2) a démarré   en 2006 créant entre autres la Haute Autorité de la Fonction Publique.

Mais cette Autorité ne joue pratiquement plus son rôle, les gouvernements de l’Union et des îles autonomes continuent de violer la loi relative au statut général des fonctionnaires avec des recrutements qui ne respectent pas les textes proposés pour rendre efficace l’administration publique. Lors des différentes périodes électorales, les Gouvernement de l’Union et des îles ont recruté à tour de bras dans la quête des voix des électeurs. En outre, l’Etat continue de valider la création des statuts particuliers au profit de certaines catégories de fonctionnaires.

Le diagnostic est établi et les remèdes sont connus d’avance. Seulement, il faut avoir le courage de les administrer avec les mesures d’accompagnement nécessaires afin de moderniser enfin l’administration comorienne pour qu’elle soit au service de la population. Un dossier chaud, donc, pour le président nouvellement élu, le Dr Ikililou Dhoinine.

Source : Comores-Web 

 

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