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Compensation « dérisoire » : Les syndicats annoncent une manifestation
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Compensation « dérisoire » : Les syndicats annoncent une manifestation
Le montant de la compensation salariale, dévoilé hier, est loin de faire l’unanimité parmi les syndicats. Les employés touchant moins de Rs 7 000 recevront Rs 300. Ceux percevant entre Rs 7 000 et Rs 8 000 auront une augmentation équivalente à 4,3 % de leur salaire. Et, pour les travailleurs gagnant plus de Rs 8 000, la compensation est de Rs 345.
«Dérisoire » C’est ainsi que les syndicalistes jugent la compensation salariale de Rs 300 accordée aux employés touchant moins de Rs 7 000. Ils prévoient une manifestation le 7 octobre prochain à Rose-Hill, pour faire savoir leur «désapprobation ». Le patronat estime, lui, «inquiétant» le poids financier de ces augmentations sur les petites entreprises. Les chiffres de la compensation salariale ont été révélés lors d’une conférence de presse du ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, hier après-midi.
Cette année, tous les 350 000 travailleurs du secteur privé sont concernés cette mesure. Ceux «au bas de l’échelle», qui sont rémunérés moins de Rs 7 000 par mois, auront une augmentation de Rs 300. Les travailleurs touchant entre Rs 7 000 et Rs 8 000 recevront une augmentation équivalente à 4,3 % de leur paye. Et ceux ayant un salaire supérieur à Rs 8 000 toucheront une augmentation de Rs 345. Mais ces chiffres sont loin de faire l’unanimité parmi les syndicalistes. D’où l’appel lancé par la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) pour une manifestation. Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo, respectivement secrétaire et présidente de la CTSP, avancent que cette augmentation «sera très rapidement absorbée par les hausses de prix prévues d’ici la fin de l’année, soit avant même l’entrée en vigueur de la compensation salariale, en janvier 2013».
Même l’appel lancé par le ministre des Finances aux entreprises opérant dans des secteurs performants pour qu’elles fassent un effort supplémentaire au profit de leurs employés ne les rassure pas. Suraj Ray, président de la Confederation of Independant Trade Unions, estime, lui aussi, que cela ne suffit pas. Il est d’avis que le gouvernement devrait «légiférer pour obliger les employeurs qui ont la capacité de payer plus que le taux recommandé par le gouvernement de le faire».
Une opinion que ne partage pas Clency Appavou, directeur de la Mauritius Employees Federation (MEF). Ce dernier se dit «inquiet» pour les petites et moyennes entreprises qui auront du mal à payer ces augmentations. Selon lui, celles-ci représentent «un fardeau supplémentaire de Rs 2 milliards pour le secteur privé», et pourraient même menacer des emplois. Le directeur de la MEF a également exprimé son désaccord quant à la méthodologie utilisée pour calculer la compensation salariale. Il indique que ce calcul a été effectué en prenant seulement en considération le taux de l’inflation, en négligeant des facteurs tels la productivité et la capacité de payer de des entreprises, notamment.
En ce qui concerne le salaire minimum, les avis divergent au sein des syndicalistes. Reeaz Chuttoo affirme se réjouir de la décision du gouvernement de «considérer Rs 8 000 comme étant le salaire minimum». Alors que Toolsyraj Benydin, président de la National Trade Union Confédération, note la hausse du salaire minimum mais précise que «ce n’est toujours pas suffisant». Suraj Ray indique, pour sa part, que ce seuil devrait être fixé à Rs 12 000.
Lors de sa conférence de presse, le ministre des Finances a précisé que cet exercice a été fait dans une conjoncture économique «difficile, mais pas dramatique». Il a néanmoins fait ressortir la nécessité pour les opérateurs mauriciens d’explorer de nouveaux marchés, notamment en Chine. Il a ainsi jugé urgent l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Maurice et ce pays.
Salaires Compensation
Moins de Rs 7 000 Rs 300
Entre Rs 7 000 et Rs 8 000 4,3 % du salaire
Plus de Rs 8 000 Rs 345
 
 
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