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Compromis

7 août 2012, 00:00

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Les relations entre syndicalistes et patronat dans le secteur sucrier se dégradent. Elles se sont tendues au point que l’on peut aujourd’hui parler de situation de crise. Déjà, les procédures ont été enclenchées en vue d’entamer une grève dans ce secteur. Si ce conflit grandissant n’est pas désamorcé avant l’épreuve de force annoncée, il y a un risque d’emballement susceptible d’être fatal à la paix sociale. L’effet contagieux des mouvements de grève est un phénomène bien connu. Il suffit qu’un secteur donné s’enflamme pour que d’autres catégories de travailleurs aient envie de recourir à la grève. Pour éviter d’en arriver là, il est indispensable que les parties engagées dans le bras de fer sucrier tentent de circonscrire le feu avant qu’il fasse des ravages.

Quant au gouvernement, il va certainement avancer avec une prudence extrême. Les considérations politiciennes contraindront le Parti travailliste à soutenir les laboureurs et artisans de l’industrie. Il est prisonnier de la posture politique qu’il a adoptée depuis 2005. Le PTr ne pourra exhorter ces ouvriers, qui constituent le noyau dur de son électorat, à renoncer à leur combat face aux patrons. D’autre part, on voit mal les dirigeants politiques se mettre à dos les opérateurs économiques. Aucun gouvernement ne peut se permettre de le faire. Le PTr sera pris en tenaille entre des exigences contradictoires.

Alors, est-il possible de sortir de l’impasse ? La réponse est dans l’affirmative, à condition que les deux camps se montrent raisonnables. Les travailleurs ont le sentiment que les bénéfices des établissements sucriers sont inéquitablement répartis et que ces profits ont permis à des patrons de s’enrichir indûment. Ceux-ci peuvent, à leur tour, arguer que les dirigeants d’entreprise qui innovent et créent de la richesse ont droit à des rémunérations importantes. De plus, ils peuvent faire valoir la nécessité de réinvestir les bénéfices afin de moderniser l’industrie et de sauvegarder, à terme, des milliers d’emplois. Entre ces deux positions conflictuelles, il y a un compromis à trouver.

A un moment où il faut mobiliser toutes les ressources pour affronter les menaces extérieures, notre économie n’a vraiment pas besoin d’être secouée par des risques intérieurs.