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Conférence de paix sur la Syrie le 22 janvier à Genève
26 novembre 2013, 06:59
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Conférence de paix sur la Syrie le 22 janvier à Genève
La conférence de paix sur la Syrie, dite de "Genève II", aura lieu le 22 janvier, un face-à-face inédit entre le gouvernement de Bachar al Assad et l'opposition qui cherche à le renverser depuis bientôt trois ans, ont annoncé lundi les Nations unies.
Il s'agira de mettre en oeuvre le communiqué de Genève du 30 juin 2012 (Genève I) qui prévoyait l'établissement en Syrie d'un gouvernement de transition ayant les pleins pouvoirs exécutifs, mais ne précisait pas le sort éventuel du président Assad.
Le conflit syrien, commencé comme un soulèvement populaire en mars 2011, a dégénéré en une guerre civile qui a fait plus de 100.000 morts et des millions de déplacés.
"Nous nous rendrons à Genève pour une mission d'espoir", a déclaré le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon.
Son annonce est intervenue alors que l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe sur la Syrie, Lakhdar Brahimi, devait rencontrer à Genève les vice-ministres russes des Affaires étrangères et une représentante des Etats-Unis.
L'idée d'une nouvelle conférence de paix a été lancée par Moscou et Washington en mai dernier. Depuis, le diplomate algérien s'efforce de l'organiser. Il avait espéré d'abord qu'elle puisse se tenir avant la fin de l'année 2013.
"C'est une énorme chance à ne pas gaspiller", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Genève.
La participation de l'Iran chiite, allié du président Bachar al Assad, qui appartient lui-même à une branche du chiisme, est une importante pomme de discorde. Washington s'y oppose. La Russie et Lakhdar Brahimi sont pour.
L'ACCORD SUR LE NUCLÉAIRE PÈSERA
Selon les propos de Guennadi Gatilov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, rapportés par l'agence de presse russe Interfax, il n'a pas été encore décidé si l'Iran devait être invité. Lakhdar Brahimi a indiqué que la liste des participants était toujours en discussion.
Les Etats-Unis et les gouvernements européens ont dit que l'Iran pourrait être à Genève II s'il accepte le contenu du communiqué de Genève et notamment un gouvernement provisoire.
Devant la presse à New York, Ban Ki-moon n'en a pas dit plus. "Nous avons un objectif clair", s'est-il borné à dire en répétant qu'il s'agissait de la "mise en oeuvre totale" du communiqué de Genève du 30 juin 2012.
L'accord intérimaire conclu dimanche à Genève sur le programme nucléaire iranien, en faisant baisser la tension entre les grandes puissances et Téhéran, pourrait toutefois permettre de rapprocher les positions, estiment certains.
Les Etats-Unis ont confirmé la présence à la conférence du 22 janvier du secrétaire d'Etat John Kerry, qui a estimé que la future réunion constituait la meilleure chance pour la formation d'un gouvernement de transition en Syrie, tout en ne cachant pas la difficulté de la tâche.
"Nous sommes parfaitement conscients du fait que les obstacles sont nombreux sur la route d'une solution politique, et nous aborderons la conférence de Genève sur la Syrie les yeux grands ouverts", a dit John Kerry.
SANS ATTENDRE LE 22
Lakhdar Brahimi recevra le 20 décembre les représentants de Moscou et Washington pour préparer la conférence. Il a souhaité que les différentes parties syriennes soient en mesure de donner le nom des participants à leur délégation d'ici la fin de l'année.
Le diplomate a recommandé au gouvernement syrien et à l'opposition de prendre des mesures pour réduire la violence et établir un climat de confiance sans attendre le 22 janvier, en libérant par exemple des prisonniers. Il n'a pas pour autant demandé un cessez-le-feu préalable.
"Soyons réalistes", a déclaré Lakhdar Brahimi. "Beaucoup de choses se passeront une fois que la conférence aura commencé, pas avant."
L'émissaire, qui a rencontré dimanche des responsables de la Coalition nationale syrienne, a déclaré que la CNS jouerait un rôle important dans la formation de la délégation des anti-Assad. Mais il a aussi souligné que cette délégation "devait être crédible et aussi représentative que possible", allusion au fait que la CNS est contestée sur le terrain par les groupes armés rebelles.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait porter la responsabilité du retard dans la convocation de la conférence à l'opposition syrienne. Il lui a reproché d'avoir posé des conditions à plusieurs reprises pour sa participation, notamment le départ de Bachar al Assad. Or Moscou estime que ce point ne doit pas être une condition du processus de paix.
"Elle pourrait s'être tenue beaucoup plus tôt si l'opposition s'était sentie responsable de son pays et n'avait pas présenté des conditions quand nous nous sommes réunis en septembre, octobre, novembre", a déclaré Sergueï Lavrov, qui était à Rome avec le président Vladimir Poutine, propos rapportés par l'agence de presse RIA.
A Genève, Lakhdar Brahimi a dit espérer que cette conférence serait le point de départ d'un "processus de paix crédible, réalisable et efficace pour la Syrie".
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