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Congestion routière : persistance malgré de gros investissements en termes d’infrastructures
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Congestion routière : persistance malgré de gros investissements en termes d’infrastructures
Une somme de Rs 21.2 milliards a été consacrée dans le budget 2012 pour la réalisation de projets associés aux infrastructures routières. Manifestement, c’est trop peu, et trop tard…
Les automobilistes mauriciens sont-ils, en fin de compte, les dindons d’une farce de mauvais goût ? Celle qui consiste à leur faire croire qu’il y aurait à l’avenir moins d’embouteillage sur nos routes. La vérité est que sur nos routes, c’est comme sur une plateforme de carrousel, on s’élance certes mais pour en fin de compte constater qu’on est revenu au point de départ.
Et pourtant, ce ne sont pas les projets qui manquent pour contourner les effets de la circulation routière. Jamais aucun gouvernement n’a autant investi dans des infrastructures routières. Le budget de 2012 prévoyait quelque Rs 21.2 milliards à cet effet.
Les projets évoqués dans le discours du budget 2011 concernent l’aménagement du Harbour Bridge de même que l’installation d’un service de transport par métro léger. Une somme de Rs 1,5 milliard a été affectée à divers projets déjà approuvés mais qui n’ont pas encore été mis à exécution.
L’exercice budgétaire 2007/2008 témoigne de la volonté du gouvernement d’améliorer le réseau routier. Et elle est longue la liste de projets répertoriés.
Citons quelques exemples : l’échangeur du Caudan l’autoroute du Sud-Est la voie d’accès au triangle du Réduit le tronçon qui relie Phoenix à Beaux Songes celui de Gros-Bois à Mare-d’Albert ou encore les circuits de contournement de Triolet, de Goodlands et de Rivière-du-Rempart.
D’importants travaux ont été réalisés sur le tronçon situé entre St-Jean et Port-Louis. Ces travaux ont consisté à doter ce couloir d’une troisième voie. Ces travaux ont nécessité l’ajout d’une nouvelle structure à celle du pont Colville-Deverell. Le contrat a été confié à Sino Hydro Compagny Ltd, une compagnie chinoise.
Dans la foulée, le projet d’aménager une route circulaire à Port-Louis a été sorti des tiroirs. Sa réalisation implique l’installation d’un underpass en vue de relier l’autoroute A MI à la route circulaire, la construction de routes pour relier Sorèze aux Guibies de même l’aménagement d’un tunnel entre les Guibies et le flanc est de la Montagne-des-Signaux.
Quelque Rs 400 millions ont été investis pour construire une route entre le rond-point de Jumbo, Phoenix, à celui de Palma. Ce qui permet aux automobilistes d’éviter Quatre-Bornes.
Cependant, l’embouteillage quasi-permanent sur l’axe Pont-Fer/Port-Louis témoigne de la difficulté des autorités à juguler les effets de la circulation routière dense et compacte.
« La présence de ronds-points témoigne de notre difficulté à évoluer avec les exigences de la réalité sur nos routes, estime Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union. Il paraît que les responsables de la circulation ont du mal à trouver une parade pour éliminer toutes les possibilités de temps d’attente sur les principaux axes routiers.
Il précise : « A l’approche de chaque rond-point, il faut compter au moins 5 minutes d’attente. La présence de deux ronds-points à un intervalle restreint à Phoenix est incompréhensible. Pourquoi faut-il qu’un automobiliste attende et donne priorité aux véhicules qui arrivent à sa droite à hauteur de l’échangeur du Réduit ? Ce ne sont pas les solutions qui manquent. On pourrait remplacer les ronds-points par des autoponts qui peuvent être superposés si la situation l’exige. Les localités situées entre deux extrémités peuvent être reliées par des voies rapides et directes. On peut opter pour l’aménagement de tunnel également ».
L’examen de certains chiffres pourrait contribuer à expliquer, en partie, la difficulté des autorités à neutraliser l’impact de la congestion routière. La construction de routes semble-t-il n’a pas suivi la tendance des Mauriciens à faire l’acquisition d’un véhicule.
Entre 2005 et 2010, le nombre de véhicules par kilomètre carré n’a cessé de progresser. De 151 en 2005, il est passé à 180 en 2010, est-il écrit dans les 5ème et 6ème édition de Digest of Road Transport and Road Accident Statistics publiées par Statistics Mauritius. En 2006, il était 158, 165 en 2007, 173 en 2008, 177 en 2009 et 180 en 2010.
Entre 2008 et 2010, la construction de nouvelles routes n’a progressé qu’avec précaution. Le réseau routier comportait 2 028 kilomètres de route en 2008. En 2009, il était de 2 066. L’année suivante, il se chiffrait à 2 080. La densité sur les routes est passée de 1,08 en 2006 à 1,12 en 2010.
Entre-temps, le parc automobile s’est agrandi à grands pas. Les derniers chiffres publiés par Statistics Mauritius en donnent un aperçu. Pour la seule période de janvier à juin 2012, 13 118 véhicules sont entrés en circulation. 9 880 soit 75,3 % de ce contingent étaient des véhicules flambant neufs. 2,655 autres (20.3 %) étaient des voitures de seconde main importées de l’étranger. Le reste soit 583 (4,4 %) sont des revenants, c’est-à-dire des véhicules qui jusqu’ici n’étaient pas dans la circulation routière et qui ont été réenregistrés auprès de la NTA.
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