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Conseil des syndicats : Menace d’éclatement pour « violation de la Charte de conduite »

25 septembre 2011, 00:00

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Conseil des syndicats : Menace d’éclatement pour « violation de la Charte de conduite »

La Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) se montre très critique de la stratégie adoptée par le Conseil des syndicats lors des négociations pour la compensation salariale. Elle en appelle au Bureau international du travail.

L’assemblée des délégués de la CTSP a décidé qu’elle devrait se retirer du Conseil des syndicats. Une décision qui devrait être ratifiée bientôt par la grande assemblée générale. Une lettre sera par la suite adressée au Bureau international du travail (BIT) pour l’informer des raisons motivant ce retrait, en l’occurrence une présumée violation de la Charte de conduite à laquelle ont adhéré toutes les confédérations faisant partie de cette instance, créée en août dernier. C’est, soulignons-le, sous l’égide du BIT que le conseil des syndicats a été constitué.

La CTSP a très mal pris la chose quand le président du Conseil, Toolsyraj Benydin, ait parlé au nom de tous les membres de cette instance lors de la réunion du comité technique sur la compensation salariale. Et cela bien qu’il fût convenu qu’en l’absence de consensus, chaque confédération garderait son indépendance, explique Reeaz Chuttoo, secrétaire de la CTSP.

« Nous n’avons rien contre Toolsyraj Benydin, rassure le syndicaliste, mais il faut comprendre qu’à la formation du Conseil des syndicats, j’étais accompagné de six membres de l’exécutif de la confédération. Je leur dois des explications sur le non-respect du principe de consensus qui avait pourtant été accepté lors de la réunion au cours de laquelle le Conseil des syndicats a vu le jour. »

La CTSP est en désaccord avec Toolsyraj Benydin qui avait pris position en faveur de la présence syndicale au comité technique sur la compensation salariale. Son argumentation reposait sur le fait que si le Conseil boudait la réunion, les syndicats couraient le risque de ne pas être invités à la réunion tripartite qu’allait tenir le lendemain le vice premier ministre et ministre des Finances, Xavier Duval.

Or, estime Reeaz Chuttoo, ce n’est pas une attitude à adopter vis-à-vis d’un ministre de la part d’une organisation syndicale confiante dans la force qu’elle représente.

Pour Reeaz Chuttoo, il y a toute une pédagogie qui doit être adoptée pour permettre la réunification des forces syndicales. « On sera condamné pendant encore longtemps à fonctionner comme deux blocs séparés – l’un représentant les fonctionnaires qui sont des employés redevables au gouvernement leur employeur et l’autre, le secteur privé. Mais nous répondrons toujours présents au nom de la solidarité si on a besoin de nous dans le cadre des luttes comme celle pour la réintégration de Rehana Ameer à la MBC. »

Pour Toolsyraj Benydin, le Conseil continue à opérer et « n’a, à ce jour, pas été avisé d’un quelconque départ ». D’ailleurs, des activités sont prévues, notamment un séminaire de formation sur le thème du collective bargaining le 5 et le 6 octobre prochain à l’Université de Maurice. Ce séminaire est placé sous le patronage du Bureau international du travail qui en assure le financement. « Toutes les fédérations seront conviées à cette réunion. « Nous ne pratiquons pas de politique d’exclusion », souligne Toolsyraj Benydin.

Tout le monde sera également invité à un autre séminaire qui se déroulera le 7 octobre sur le travail décent.
Un autre syndicaliste, Rashid Imrith, président de la Fédération des travailleurs du secteur public (FTSP) n’est guère étonné de la cassure et estime que l’unité ne peut être réalisée que sur la base d’un programme commun rédige avec la contribution de tous et ou l’intérêt des travailleurs doit primer. « Pou ena linite fodre enn program kot tou dimounn dakor », estime-t-il.