L’Etat prévoit de réintégrer le système de «Grading» dans le secteur de la construction. Il d’agit là de classifier les opérateurs en plusieurs catégories selon leurs performances et la taille de leur entreprise.

«Certains opérateurs ont entrepris des travaux publics qu’ils n’ont pas pu compléter ». C’est ce que révèle Anil Bachoo, ministre des Infrastructures publiques. Lors d’une déclaration à lexpress.mu, il accuse certains «opérateurs de construction de manque de professionnalisme en entreprenant des travaux publics ».

La solution à ce manque d’efficacité serait de réintroduire le système de classification dans le milieu des opérateurs de construction, selon le ministre Bachoo. Il explique que ce système a fait ses preuves dans le passé.

«Il était question de les évaluer selon le nombre d’ingénieurs ou encore les capacités de l’entreprise. Une fois que le système a été aboli, les opérateurs qui ont prouvé qu’ils avaient des ingénieurs ont postulé pour des projets du gouvernement, sans forcément avoir les compétences nécessaires pour mener à bout ce projet », affirme Anil Bachoo.

A présent, c’est le Construction Industry Development Board (CIDB) qui se charge de l’octroi des permis de construction. Ce corps paraétatique devrait également faire preuve de plus de compétence, selon le ministre Bachoo.

Trilock Bhunjun, cadre en charge au CIDB explique, pour sa part, que l’autorité fait ce qu’elle peut avec les moyens qui sont mis à sa disposition. Il souligne, toutefois, que le système de catégorisation des opérateurs n’affectera pas ces derniers dans le sens où, les gros projets du gouvernement seront entrepris par les grandes entreprises de construction et selon la valeur de l’investissement, d’autres petites sociétés pourront prendre avantage des projets moyens.

« Par exemple, il y aura des grades A, B, C, D, E…La loi aura des disposition pour que les grands opérateurs effectuent des travaux de plus de Rs 200 millions. Pour les projets coûtant moins, d’autres catégories de grade inférieur seront sollicités », souligne Trilock Bhunjun.

Gérard Uckoor, président de l’Association des opérateurs de construction réclame, pour sa part, davantage de transparence dans l’allocation des contrats de construction. « C’est toujours les mêmes opérateurs qui obtiennent les contrats. Il y a d’autres entrepreneurs qui ont des compétences mais ils sont toujours laissés à la touche », soutient-il en ajoutant que le système de classification des opérateurs est une bonne initiative qui bénéficiera aux petits opérateurs.