Publicité

Continent africain : Points chauds d’Est en Ouest

7 janvier 2013, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Continent africain : Points chauds d’Est en Ouest

Nos pouvoirs publics comme nos milieux d’affaires ne cessent de nous le répéter : c’est sur le continent africain que nous avons les meilleures chances de trouver des opportunités d’affaires génératrices de croissance.

Mais les pays d’Afrique sont loin d’être tous les mêmes, notamment en matière de sécurité et de paix. Selon un site web de la Banque Mondiale, mis en ligne en 2011, un pays d’Afrique sur quatre subit les effets d’un conflit armé. Arrêts à quelques points chaud du continent.

Au plus près de nous, au sein d’ailleurs de la SADC et du COMESA, en République démocratique du Congo, c’est dans la région de Goma, au Nord-Kivu, que l’on rencontre les plus vives tensions, du fait des rebelles dits du M 23. Dans une région où les voisins rwandais et ougandais sont en mesure d’influer grandement sur la stabilité.

Comprenant des soldats ayant récemment fait défection des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de même que d’anciens déserteurs de l’armée congolaise, ayant dans l’intervalle constitué le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le M23 comprend essentiellement des Tutsis. Outre l’intérêt économique que représente la tentative de contrôle du Nord-Kivu, ces combattants tutsis ont pris, dans les mois qui ont suivi la création de leur mouvement, plusieurs villes de l’Est de la RDC.

En vue, affirmait le M23, de protéger les populations des risques d’exaction de groupes hutus, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ces dernières accusées d’avoir participé, en 1994, au génocide du Rwanda. Amnesty International souligne la nécessité de protéger les civils dans le Nord-Kivu.

Un peu plus à l’Ouest, en Centrafrique, pays dont les belligérents doivent incessamment engager des négociations au Gabon, à Libreville, les rebelles Seleka ont pris deux nouvelles villes, samedi, en dépit de cesnégociations en préparatifs.

400 soldats sud-africains sont, par ailleurs, arrivés, en fin de semaine, à Bangui, dans le cadre de l’accord de défense signé avec Pretoria. La rébellion Seleka allègue qu’il s’agit de mercenaires que le président Bozizé aurait recruté pour soutenir son régime. L’ONU a sommé les rebelles de cesser les hostilités mais ils continuent à s’approcher de Damara. A 75 km de Bangui, cette ville est le verrou stratégique protégeant la capitale. Une force d’interposition internationale y est stationnée. 

Sous la bannière de la Fomac, Force multinationale d’Afrique centrale, des soldats tchadiens et camerounais sillonnent déjà les rues de Damara. Environ 520 militaires, selon les chiffres de Communauté économique des États d’Afrique centrale (Ceeac), sont installés dans la ville. 240 soldats originaires, eux, du Congo-Brazzaville et du Gabon étaient également attendus en début de semaine.

Au Nigeria, pays assez souvent victime des opérations d’un mouvement de résistance de l’intérieur, Boka Haram, agissant en faveur de l’établissement de la charia dans l’ensemble du pays, le pouvoir fédéral a pris des mesures radicales. Selon Reuters, la plupart des Boko Haram auraient été arrêtés. Cela ferait suite aux intenses pressions exercées, aux États-Unis, entre autres sur Barack Obama, afin que l’administration désigne Boko Haram comme organisation terrorriste.

A l’Ouest du continent, à proximité de zones riches en hydrocarbures, dans un pays dont le Nord est, lui-même, susceptible d’être pétrolifère, au Mali, on ne va pas vers un apaisement. Le 20 décembre 2012, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé les opérations militaires d’une force africaine au Nord du Mali mais également invité les parties prenantes à un dialogue pour éviter la partition du pays. Dans un communiqué, publié le 3 janvier, le groupe armé Ansar Edine, annonce qu’il renonce à cesser les hostilités. Alors que le processus politique à Bamako, dans un État très affaibli, semble ne pas avancer, au Nord du Mali des voix se font entendre, invitant les observateurs à ne pas confondre occupation jihadiste et revendications du peuple touareg militant pour la reconnaissance de l’Azawad.

Les nombreuses guerres depuis les indépendances des années 60 ont fait 9 millions de morts. Depuis 1990, ces guerres, estime-t-on, ont coûté 200 milliards d’euros. Au-delà de l’enjeu humanitaire, la paix est aussi une priorité économique pour le continent.