Inconnu dans son propre pays, Kim Jong-un, fils cadet de Kim Jong-il, est l''''objet depuis plusieurs mois de spéculations selon lesquelles il succèdera un jour au "Cher Dirigeant" nord-coréen.

C''est seulement ce mardi 28 septembre 2010, au matin, à Pyongyang que son nom apparaît pour la première fois dans les médias officiels de Corée du Nord: on apprend sa promotion au rang de général à quelques heures d''un congrès extraordinaire du Parti des travailleurs de Corée du Nord censé, croit-on, organiser la succession de Kim Jong-il.

Le plus jeune des trois fils connus de Kim Jong-il serait, croit-on savoir, âgé de 26 ans et a suivi des études en Suisse. Son nom signifie, en caractères chinois, "Nuage Vertueux".

On dit qu''il parle l''anglais et l''allemand. D''après des sources informées reprises dans les médias coréens, sa ressemblance avec son père serait frappante.

Selon le ministre sud-coréen de la Défense, les récentes initiatives militaires prises par Pyongyang viseraient à aider le "Cher Dirigeant", qui est âgé de 68 ans, à préparer sa succession après l''attaque cérébrale dont il aurait été victime en 2008.

La photo de Kim Jong-un la plus fréquemment diffusée montre un garçonnet de 11 ans. Un quotidien japonais a publié un cliché le montrant à 16 ans mais sa date de naissance exacte demeure incertaine: fin 1983 ou début 1984.

Sa mère, Ko Yong-hui, aujourd''hui décédée, est une danseuse professionnelle d''origine japonaise. On ignore en revanche si elle était l''épouse officielle ou la maîtresse du "Cher Dirigeant". La réponse à cette question pourrait d''ailleurs influer sur la légitimité de Kim Jong-un à succéder un jour à son géniteur.

Même selon la culture extrême du secret en vogue en Corée du Nord, on sait très peu de choses sur Kim Jong-un, dont la grande jeunesse risque de poser un problème dans une société où l''ancienneté est vénérée.

Kim Jong-il avait été, en son temps, désigné tout à fait publiquement comme héritier par son père, Kim Il-sung. Le "Cher Dirigeant" s''est gardé jusqu''ici de faire de même avec Kim Jong-un.

Les médias d''Etat, qui n''en finissent pas de faire l''éloge de Kim Jong-il et de son père décédé en 1994, n''avaient jamais mentionné jusqu''à ce jour un quelconque des trois fils du "Cher Dirigeant".

Après son arrivée au pouvoir, ce dernier a été confronté à un affaiblissement de l''économie étatique. Une famine a tué environ un million de ses compatriotes dans les années 1990 alors même qu''il accordait la priorité aux questions militaires et de sécurité.

Park Syung-je, un analyste sud-coréen travaillant pour l''Institut stratégique de l''Asie (ASI), pense que Kim Junior aurait en outre le soutien de Jang Song-thaek, le n°2 de facto du régime de Pyongyang.

Ce dernier, beau-frère de Kim Jong-il, a été nommé par lui au sein de la puissante Commission de défense nationale - une promotion visant, selon des analystes, à établir un mécanisme pour une éventuelle passation de pouvoirs, avec Jang jouant les "faiseurs de roi".

(Source : Reuters)