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Corne de l’Afrique : plus de 350 M de dollars mobilisés pour éradiquer la famine

12 février 2012, 20:00

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Corne de l’Afrique : plus de 350 M de dollars mobilisés pour éradiquer la famine

Plus de 350 millions de dollars américains fournis en partie par la Banque africaine de développement ont pu pour l''''heure être mobilisés pour répondre à la situation humanitaire d''urgence causée par la sécheresse dans la Corne de l''Afrique, et surtout éradiquer la famine engendrée par cette catastrophe naturelle, annonce l''Union africaine.

"Pour la première fois, nous avons demandé aux Africains d''aider d''autres Africains. C''était inédit. Et les Africains ont répondu massivement. Nous nous attendions à quelques dizaines de milliers de dollars et nous avons eu plus de 350 millions de dollars et ça continue d''arriver", a révélé samedi soir le président de la Commission de l''UA, Jean Ping, lors de la remise d''un don de 200 000 USD de la Confédération africaine de football (CAF).A côté des contributions de gouvernements, la BAD (Banque africaine de développement) à elle seule a octroyé 300 millions USD.

La pire sècheresse en 60 ans

Un rapport de la Commission de l''UA présenté lors du dernier sommet de l''organisation panafricaine les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie, décrit cette situation de sécheresse comme étant "la pire en 60 ans" et dont "l''impact a été aggravé par les prix alimentaires très élevés et la réduction des capacités d''adaptation et d’interventions humanitaires". Environ 13 millions de personnes dont de nombreux enfants et des femmes sont directement touchées par cette catastrophe naturelle.

Pour sa part, le Réseau des systèmes d''alerte rapide contre la famine (FEWSNET), organisation non gouvernementale (Ong), estime que "si les sécheresses antérieures ont duré plus longtemps, la sécheresse actuelle, a été particulièrement sévère, en raison de la réduction des activités humanitaires du fait de la poursuite du confit en Somalie".

Le 25 août 2011, une conférence d''annonce des contributions en faveur des victimes de la sécheresse dans la Corne de l''Afrique avait été organisée dans le but de "sensibiliser les Etats membres de l''Union africaine et la communauté internationale tout entière afin de mobiliser des ressources face à la situation catastrophique qui prévalait dans la région", selon Jean Ping. A en croire le chef de l''exécutif de l''UA, "la conférence d''annonce des contributions a permis à l''Afrique d''adopter une approche pro- active vis-à-vis des efforts d''atténuation de la sécheresse et de traduire dans les faits son engagement en intervenant en premier dans ce qui est d''abord une crise africaine avant de faire appel aux sources traditionnelles d''aide".

L’aide traditionnelle insuffisante

Encore que l''aide traditionnelle, indique-t-il, s''est révélée insuffisante. Un mécanisme international des fonds mobilisés comprenant l''UA, les Nations Unies, la BAD, la Banque mondiale, le Fonds des Nations Unies pour l''agriculture et l''alimentation (FAO) et d''autres organisations internationales a été mis en place pour que "la transparence et la bonne gestion soient assurées", soutient Jean Ping, ajoutant que "nous avons associé tout le monde dans la gestion de ces fonds".

Une innovation majeure, assure-t-il par ailleurs," contrairement à toutes les autres agences qui prennent un coût, nous ne prenons rien. C''est-à-dire, chaque agence qui reçoit des fonds prend autour de 10% pour financer leurs services qu''elles offrent. Nous, nous avons décidé de ne toucher à rien du tout. L''argent que nous recevons va intégralement vers les bénéficiaires ".

De nouveaux rapports publiés cette semaine font état de ce que les effets de la sécheresse dans la Corne de l''Afrique se sont quelque peu atténués grâce à des précipitations abondantes survenues au cours de la courte saison des pluies d''octobre à décembre, puis à d''importants intrants agricoles et à la réponse humanitaire apportée au cours des six derniers mois. Mais, les prévisions météorologiques présagent la résurgence d''une crise alimentaire dans les mois à venir, à cause de la saison sèche.

Une rencontre ministérielle et une réunion des donateurs de haut niveau sont prévues à Nairobi au Kenya fin de mars en vue d''assurer l''engagement politique et la programmation régionale et nationale des actions envisagées.

Trouver des solutions à long terme

Pour le président de la Commission de l''UA, "il est en effet indéniable que la sécheresse est un phénomène récurrent dans la Corne de l''Afrique et que les réponses apportées relevaient plutôt de la réaction en étant plus portées sur la distribution rapide des denrées alimentaires au détriment de la recherche des solutions durables au problème".

"Il importe maintenant, fait-il savoir, de trouver au-delà des réponses immédiates à la crise alimentaire des solutions à long terme pour améliorer les moyens de subsistance des millions de personnes. Tout en étant cruciale pour la survie immédiate des populations, l''aide alimentaire d''urgence ne doit pas en effet faire oublier les interventions stratégiques en matière de production animale". Pour le cas spécifique de la Somalie, cette production animale constitue la principale source de subsistance de la plupart des ménages en Somalie dont certains représentent 40 à 50% du PIB (produit intérieur brut).

Source : Agence de presse Chine Nouvelle

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