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Corée du Nord : Kim Jong-il mort, son fils devient le "Grand héritier"

20 décembre 2011, 00:00

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La Corée du Nord a annoncé lundi la mort de son dirigeant, Kim Jong-il, et a désigné <EM>"Grand héritier"</EM> son fils Kim Jong-un, ouvrant une période de transition incertaine dans un pays reclus et aux ambitions militaires menaçantes.<BR><BR>La télévision chinoise a diffusé des images de Nord-Coréens en larmes dans les rues de Pyongyang, pleurant la disparition du "<EM>Cher dirigeant",</EM> survenue samedi à l''''âge de 69 ans.<BR><BR>Le décès de l''autocrate a été annoncée à la télévision d''Etat par une présentatrice vêtue de noir et en pleurs. Il est mort de "surmenage physique et mental" alors qu''il effectuait un déplacement pour aller délivrer des "conseils sur le terrain".<BR><BR>Parvenu au pouvoir en 1994 à la mort de Kim Il-sung, son père et fondateur du régime, il a succombé à une crise cardiaque alors qu''il voyageait en train, a pour sa part rapporté l''agence de presse nord-coréenne KCNA.<BR><BR>L''homme fort de Pyongyang, dont la santé était le sujet de nombre d''interrogations depuis un accident vasculaire cérébral qu''il aurait subi en août 2008, avait ouvert un processus de transfert des pouvoirs à son plus jeune fils, Kim Jong-un.<BR>L''agence KCNA désigne désormais ce jeune homme, qui serait âgé de 27 ans, comme <EM>"le grand héritier de la cause révolutionnaire du Juche et le chef exceptionnel de notre parti, de notre armée et de notre peuple".<BR><BR></EM>La Chine et la Russie ont transmis leurs condoléances à Pyongyang mais tous les voisins de la Corée du Nord vont suivre d''un oeil inquiet la période de succession.<BR><BR>TEST DE MISSILE<BR>De source gouvernementale sud-coréenne, on dit que le Nord a procédé dans la matinée à un tir de missile de courte portée au large de sa côte orientale. Mais Séoul et Washington estiment qu''il n''était pas lié à l''annonce de la mort de Kim Jong-il.<BR>L''armée sud-coréenne a été placée en état d''alerte et le gouvernement japonais a mis en place une cellule de crise.<BR><BR>Les Etats-Unis, qui craignent que les missiles nord-coréens n''atteignent un jour leurs côtes, n''ont pas relevé le niveau d''alerte de leurs soldats stationnés en Corée du Sud. Le président Barack Obama s''est entretenu par téléphone avec les dirigeants sud-coréen et japonais.<BR><BR>Kim Jong-un devrait perpétuer sur une troisième génération la dynastie qui règne sur la Corée du Nord depuis que son grand-père, Kim Il-sung, a créé la République populaire démocratique de Corée en 1948.<BR><BR>Durant les 17 années de pouvoir de Kim Jong-il, la Corée du Nord a sombré dans la crise économique et la famine, qui aurait fait un million de morts dans les années 1990.<BR><BR>On estime que, même en année de bonnes récoltes, les capacités agricoles du pays ne garantissent pas la sécurité alimentaire de ses 25 millions d''habitants.<BR><BR>Kim Jong-un est en tête de la liste des personnalités composant la commission d''organisation des funérailles de son père, ce qui semble signifier qu''il la présidera.<BR><BR>Les funérailles de celui que la propagande a transformé en demi-dieu auront lieu le 28 décembre. Il reposera près de son père, rapporte KNCA.<BR><BR>L''agence de presse écrit que les gens se "<EM>tordaient de douleur"</EM> près de l''immense mémorial à la gloire de Kim Il-sung, le "<EM>président éternel",</EM> dans le centre de Pyongyang.<BR><BR>PUISSANCE NUCLÉAIRE<BR>L''incertitude plane sur l''emprise réelle de Kim Jong-un parmi l''élite, notamment militaire, d''un pays qui maîtrise la puissance nucléaire et compterait un million de soldats. La Corée du Nord a procédé à deux essais de bombe atomique, en 2006 et 2009.<BR><BR><EM>"Kim Jong-un n''est qu''un pâle reflet de son père et de son grand-père. Il n''a pas disposé de plusieurs dizaines d''années pour préparer et sécuriser une base de pouvoir comparable à celle dont son père a bénéficiée avant de prendre le contrôle à la suite de son propre père", </EM>note Bruce Klingner, spécialiste de l''Asie à la Fondation Heritage de Washington.<BR><BR>La soeur de Kim Jong-il, Kim Kyong Hui, et son mari, Jang Song-thaek, ont aussi été promus en 2010, ce qui pourrait être le signe de la constitution d''un triumvirat familial permettant à cette dynastie de poursuivre un règne entamé dès la création du pays au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Avec Jang dans le rôle du régent.<BR><BR>Les experts de la Corée du Nord considèrent que Kim Jong-un a l''intelligence et la fermeté nécessaires à la conduite du régime, même si son jeune âge et le faible délai qui lui a été laissé pour se préparer à la succession de son père constituent des handicaps.<BR><BR><EM>"Il pourrait ressentir la nécessité de précipiter une crise pour prouver ce dont il est capable aux yeux des autres hauts dirigeants ou pour détourner l''attention des échecs du régime",</EM> ajoute Bruce Klingner.<BR><BR>SOUTIEN ESSENTIEL DE PÉKIN<BR>Les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques considèrent la Corée du Nord comme l''une des principales menaces contre la sécurité régionale.<BR><BR>Le pays a des missiles pointés vers la Corée du Sud et le Japon. En 2010, Pyongyang a dévoilé l''existence d''un programme d''enrichissement d''uranium susceptible de lui fournir une deuxième voie d''acquisition de l''arme atomique en plus de son programme à base de plutonium, le seul connu jusqu''alors.<BR><BR>La Corée du Nord menace régulièrement d''anéantir le gouvernement conservateur du président sud-coréen, Lee Myung-bak, qui a mis fin à une décennie d''aide à Pyongyang dès son entrée en fonctions en février 2008.<BR><BR>Les tensions entre les deux Corées, toujours techniquement en guerre depuis 1953, se sont exacerbées l''an dernier avec la mort de 50 Sud-Coréens, d''abord dans le torpillage d''un bâtiment de guerre imputé à Pyongyang puis dans le pilonnage d''une île sud-coréenne proche de la frontière.<BR><BR>Sous la pression de leurs deux principaux alliés, la Chine pour le Nord et les Etats-Unis pour le Sud, la situation s''est progressivement calmée.<BR><BR>La Chine, un des rares alliés du régime communiste autarcique de Pyongyang et son principal soutien, a exprimé sa tristesse et réaffirmé ses relations d''amitié, gages du maintien de la stabilité régionale.<BR><BR>Pour de nombreux experts, sans le soutien de Pékin, la dynastie des Kim en Corée du Nord n''aurait pu se maintenir.<BR>La Russie a également envoyé ses condoléances et appelé les Nord-Coréens à se rassembler <EM>"sous la direction du Camarade Kim Jong-un".<BR></EM>&nbsp<BR><STRONG><EM>Par David Chance et Jack Kim (Reuters) <BR></EM></STRONG>