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Coïncidence ou ingérence ?
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Coïncidence ou ingérence ?
L’incident désormais connu comme l’affaire «briyani de Quatre-Bornes» continue de défrayer la chronique. Les dommages collatéraux de cette affaire s’accumulent de jour en jour. L’on se souviendra que, durant la période des fêtes de fi n d’année, un incident eut lieu au centre-ville, mettant aux prises les officiers de police de Quatre-Bornes et un particulier qui, le temps des festivités, s’était converti enmarchand de «briyani», opérant du coffre de son véhicule.
Par les temps qui courent, plusieurs de nos compatriotes se voient dans l’obligation de faire du «moonlighting», comme disent les Anglais. Toutefois, là n’est pas le problème, car on a bien vu les enfants qui ont dû sacrifier leurs moments de loisirs durant les vacances scolaires et travailler des heures durant dans des magasins et autres boutiques pour se faire les sous nécessaires afin de se procurer les livres de classe à la rentrée cette année.
Nous vivons dans un état de droit, aime-t-on dire. Si le monsieur qui a ouvert le coffre de sa voiture pour en faire un comptoir de «fast food» et vendre du «briyani» aux passants qui le voulaient bien avait tous les permis nécessaires, nous n’avons absolument rien à en redire.
Mais il s’avère, d’après les renseignements obtenus, que le monsieur en question n’avait pas de permis d’opération et était donc dans l’illégalité absolue, comme tant d’autres, d’ailleurs, qui opèrent un peu partout à travers l’île. Mais plus grave encore, est-ce que le produit proposé aux citoyens respectait les normes d’hygiène ? Qui va nous le dire ? Est-ce que le vendeur en question détenait un certificat en bonne et due forme émis par les services compétents du ministère de la Santé ? Et même si tel est le cas, est-ce acceptable que l’on serve des plats cuisinés à même la rue, avec tout ce qu’il y a comme émissions de carbone par les véhicules fumigènes qui utilisent cette artère principale de Quatre-Bornes ?
Alors que l’on devrait féliciter ces agents de police qui ont essayé de faire respecter la loi, c’est tout le contraire qui serait en train de se produire ! Il y a eu un redéploiement quasi-immédiat de l’agent qui avait essayé d’interpeller le vendeur. Puis, il y aurait eu le transfert d’un sergent de police dans le sillage de cette affaire. Et voilà qu’hier encore, un autre agent de police affecté au poste de Quatre-Bornes aurait reçu un ordre de transfert immédiat, alors qu’il y était affecté depuis à peine dix-huit mois. Il ne serait pas exclu que d’autres offi ciers subissent le même sort. Tout ça, parce qu’ils auraient fait leur travail comme il se doit et auraient consigné des rapports concernant l’incident dans les livres du poste. Si cela s’avère, on est parti pour une possible désaffection dans les forces de l’ordre. Des incidents plus graves risquent de se produire impunément.
Nos institutions ne devraient pas être sujettes à des ingérences politiques car celles-ci ne peuvent que les fragiliser et leur faire perdre leur crédibilité. Ceux ou celles qui se seraient trouvés coupables de s’immiscer de façon outrancière dans le fonctionnement de nos institutions, sans droit aucun mais simplement sur la base d’un quelconque statut politique, devraient être sanctionnés sans hésitation aucune. Sinon, le pourrissement de nos institutions républicaines ne fera que s’accélérer !
Que la perception de transfert punitif qui se dégage suite à l’incident de Quatre-Bornes soit vite dissipée ! La balle est désormais dans le camp du chef et du ministre de l’Intérieur. Donc, avis !
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