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CPE: les questionnaires bilingues ne font pas l’unanimité

15 décembre 2013, 13:19

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CPE: les questionnaires bilingues ne font pas l’unanimité

«Une aberration extraordinaire», une «mesure insensée»… La polémique enfle après l’annonce du ministère de l’Education que des questionnaires bilingues seront introduits pour les prochains examens du CPE. Des pédagogues et des enseignants rejettent en bloc cette proposition.

 
«C’est de la folie… » Le pédagogue Dev Virahsawmy ne comprend pas la décision du ministère de l’Education, qui propose de préparer des questionnaires en anglais et en français pour les prochaines épreuves de science et de mathématiques au Certificate of Primary Education (CPE). 
 
Il explique que normalement le médium d’enseignement doit être la langue parlée des enfants, mais à Maurice, ajoute-t-il, la langue d’enseignement est l’anglais, utilisé pour les questionnaires. «C’est déjà difficile pour les enfants quand c’est en anglais. En ajoutant le français, ce sera encore plus compliqué. Dans un même système, le ministre veut mettre deux médiums d’enseignement. C’est une aberration extraordinaire», dit-il. Il propose plutôt une réforme de la politique linguistique au lieu de cette proposition qui «alourdira le système».
 
Même son de cloche du côté de l’opposition, le député MMM Steven Obeegadoo qualifie cette mesure d’«insensée». «Les enseignants ne sont pas formés et d’ailleurs, les manuels ne sont pas en français. Les parents et les enseignants ne comprennent pas», dit-il.
 
Vinod Seegum, le président de la Government Teachers’ Union, affirme également que le corps enseignant rejette cette proposition. Il est persuadé que le taux d’échec augmentera. «Les élèves vont négliger la langue anglaise. Ce faisant, il y a un risque qu’ils échouent dans cette matière. De plus, certains termes techniques sont difficilement traduisibles en français», soutient-il. Le syndicaliste affirme que si le ministère de l’Education souhaite augmenter le taux de réussite, il faudra envisager d’autres solutions, comme «revoir le système de promotion automatique et encourager la formation des enseignants».
 
Lucien Finette estime quant à lui qu’il est important que tout le monde donne son opinion sur ce sujet. «Dans toute mesure, il y a du bon et du mauvais…Peut-être qu’en français, l’enfant comprendra plus facilement certaines notions si son niveau d’anglais n’est pas très bon», dit-il.