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Crash de l’A310 de Yemenia: Les familles comoriennes sous le choc
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Crash de l’A310 de Yemenia: Les familles comoriennes sous le choc
Près de 600 Comoriens se trouvaient à l’aéroport pour accueillir les parents qui revenaient de France. C’est la douleur qui les attendait…
La plupart de ces «je viens» rentraient pour assister à des mariages familiaux et certains devaient célébrer leur propre mariage coutumier. La démolition en mer de l’Air Bus de Yemenia Airways a créé une onde de choc sur l’ensemble de l’Archipel.
 
Depuis la mi-juin, à l’arrivée d’un vol en provenance de France, de La Réunion et de Mayotte, deux à trois bus sont mobilisés pour l’accueil de chaque «je viens» qui viens pour un mariage.
Cet été, les vacanciers comoriens ont commencé à arriver plutôt que d’habitude. La raison principale est que le mois de ramadan va tomber en août et les festivités devront être suspendues durant cette période de jeûne, de prière et de recueillement. Les jeudi, vendredi samedi et dimanche sont déjà réservés dans chaque village jusqu’à début août.
Aussi dans la nuit de lundi à mardi, c’est environ 600 personnes qui attendaient l’avion de la compagnie Yemenia en provenance de Paris via Sanaa. Djaé Ahamada, Directeur de publication du quotidien gouvernemental Alwatwan, était venu avec une vingtaine de membres de sa famille pour accueillir sa femme et ses enfants. A Koimbani dans la région de Wachili son village, l’ensemble des habitants se préparait à la fête car dans quelques jours Djaé Ahamada devait accomplir les rites et cérémonies qui allait faire de lui un notable à part entière. Mais voilà, le destin en a décidé autre chose.
C’est la même souffrance que l’on retrouve à Itsandzeni dans le Hamahamet. Le nommé Moissuli devait arriver par ce vol pour participer à son propre mariage, fixé au 17 juillet prochain. Sa femme, ses enfants et ses deux sœurs qui l’on précédé, il y a une dizaine de jours, se trouvaient à l’aéroport de Moroni-Hahaya lorsque le drame est survenu.
Les histoires racontées, entre les sanglots au sein de l’aéroport, tout le long de la file de véhicules qui s’étend sur 10 km de part et d’autres de l’aéroport ou dans les quartiers et les familles, se ressemblent. Partout ce sont des gens qui ont préparé et attendu des retrouvailles familiales et festives. Et partout, c’est devenu stupeur et consternation.
Un long deuil qui commence pour tout un peuple.
Sur les 153 personnes à bord, il y avait 142 passagers et 11 membres d''''équipage. La plupart des passagers qui avaient embarqué à bord de l''A310 étaient en transit à Sanaa dont 52 venaient de Paris, 59 de Marseille, 11 du Caire, 12 de Dubaï, 3 de Djeddah, 1 d''Amman et 1 de Damas selon.
Réveillé dans la nuit, tout le monde s’est précipité pour se rendre à Hahaya pour prendre des nouvelles. Très vite, la nationale N°1 s’est retrouvée engorgée et la police a dû établir des barrages pour stoper le flux de véhicules.
A l’agence de la Compagnie Yemenia à Moroni, c’est le silence toute la journée. Des groupes se forment et discutent, mais les volets restent hermétiquement fermés. Abdel Kader, un des cadres de l’agence joint au téléphone, affirme que l’ensemble du personnel de la compagnie se trouve à l’aéroport reparti dans les diverses cellules de crise.
Dans la population, ils sont très peu à s’occuper de recueillir et recouper les informations parcellaires et parfois contradictoires concernant les circonstances exactes de l’accident. Même les opérations en cours pour chercher d’éventuels survivants et les corps interessent de moins en moins de gens.
Après le choc, la consternation. C’est un long deuil qui commence pour tout un peuple.
En effet, selon Ali Mohamed Ahamada de Kouhani dans le Wachili, même si les Comoriens ont encore en mémoire la catastrophe, ils vivent différement le drame car: «dans un pays qui ne compte que 600 000 habitants, chaque famille a nécessairement un parent ou un ami parmi les 147 passagers de ce vol.»
(De notre correspondant A. Mohamed des Comores)
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