Publicité

Crash de l’A310 : Les recherches se poursuivent, sans grand espoir

1 juillet 2009, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Crash de l’A310 : Les recherches se poursuivent, sans grand espoir

Des avions français et américains se sont joints mercredi aux opérations de recherche menées par une flottille de bateaux comoriens dans la zone de l''''océan Indien où un Airbus A310-300 de la compagnie Yemenia s''est abîmé mardi aux premières heures avec 153 personnes.

Une seule rescapée - une adolescente franco-comorienne âgée de 14 ans - a été retrouvée par les secours, qui ont peu d''espoirs de retrouver d''autres survivants. Bahia Bakari a des coupures au visage et une clavicule cassée, mais son état n''est pas jugé préoccupant par les médecins.

"Sa santé n''est pas menacée. Elle est très calme étant donné le choc qu''elle a subi", a déclaré le chirurgien Ben Imani de l''hôpital El Marouf de Moroni.

Soixante-six Français étaient à bord de l''appareil, selon le groupe Aéroports de Paris. Parmi les autres passagers figuraient des ressortissants canadien, comorien, éthiopien, indonésien, marocain, palestinien, philippin et yéménite, a précisé un responsable de l''aviation civile du Yémen.

L''avion effectuait la dernière partie d''un vol Paris-Marseille-Sanaa-Moroni.

L''adolescente de 14 ans a été repêchée mardi par des pecheurs et des vedettes rapides envoyées par les autorités comoriennes.

La France a dépêché un avion et deux navires dans la région. Les Etats-Unis ont envoyé un hélicoptère pour participer aux recherches et un avion chargé de fournitures.

"Nous rencontrons actuellement les équipes française et américaine pour coordonner nos actions", a déclaré le colonel Ismael Moegni Daho, chef du centre local des opérations de secours et de la protection civile.

Manifestation à Roissy

C''est le deuxième accident impliquant un Airbus en moins d''un mois après le drame du vol AF447 Rio-Paris qui a fait 228 morts le 1er juin et doit donner lieu jeudi à un premier rapport du Bureau d''enquêtes et d''analyses (BEA).

Le trajet entre Paris, Marseille et Sanaa a été effectué par un Airbus A330 de Yemenia avant que les passagers à destination de Moroni n''embarquent dans l''A310-300 de la compagnie yéménite.

L''appareil accidenté était interdit sur le sol français après des défauts constatés en 2007, mais la compagnie Yemenia était autorisée même si elle faisait l''objet d''un contrôle renforcé en France, a déclaré le secrétaire d''Etat français aux Transports Dominique Bussereau.

Le gouvernement français s''est demandé comment des passagers pouvaient ainsi embarquer normalement dans un avion sur le territoire français avant de changer ensuite pour un appareil ne présentant pas suffisamment de garanties de sécurité. "C''est un problème international", a souligné le secrétaire d''Etat à la Coopération Alain Joyandet.

Le ministre yéménite des Transports a assuré que l''appareil avait subi une inspection complète en mai dernier avec des spécialistes d''Airbus et qu''il était conforme aux normes internationales. Yemenia est détenue à 51% par le Yémen et à 49% par l''Arabie saoudite.

Le vice-président des Comores, Idi Nadhoim, a de son côté accusé la France de ne pas lui avoir transmis la liste des avions posant un problème de sécurité.

"Il y a énormément de compagnies qui sont interdites de faire voler leurs appareils en France. Etonnamment, la France ne nous a pas communiqué la liste des appareils" de la compagnie Yemenia, a déclaré Idi Nadhoim sur France 24.

"Air Mozambique ou Air Angola sont interdits: là on a compris. Mais on n''a jamais entendu parler" de la compagnie yéménite, a-t-il assuré, laissant entendre que des intérêts commerciaux étaient en jeu. "Ce sont des Airbus, une grosse entreprise européenne", a-t-il dit.

A l''aéroport de Roissy mercredi matin, des ressortissants comoriens ont tenté de bloquer un vol de la compagnie Yemenia qu''ils accusent de faire voler des "avions-poubelles" avec un quasi-monopole sur la destination de Moroni.

(Source : Reuters)