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Crime de Forest-Side: à 10 ans, elle ébranle nos institutions
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Crime de Forest-Side: à 10 ans, elle ébranle nos institutions

Elsa (prénom fictif) est entrée dans l’histoire juridique de notre pays mais a aussi été plongée sous les feux de l’actualité. Malgré elle. A Maurice, c’est la première fois qu’une fillette de 10 ans a été arrêtée pour meurtre. Un crime choc qui a entraîné une certaine mobilisation. Mais qui est Elsa ? Comment vivait cette famille ? Reportage…
Le Directeur des poursuites publiques a abandonné toute poursuite contre elle «dans l’intérêt de l’enfant», indiquait hier, vendredi 13 décembre, Me Mehdi Manrakhan, Principal State Counsel. Elsa (prénom fictif), cette fillette de 10 ans qui aurait tué un homme d’un coup de couteau mercredi a ainsi pu recouvrer la liberté. Elle séjournera désormais chez sa tante.
Avant que cette décision ne soit prise, c’était cependant le branle-bas de combat du côté des autorités. La fillette avait été placée en détention depuis mercredi et ce n’est que vers 12 h 15 hier qu’elle a été emmenée à Curepipe où la magistrate Jaulimsing-Gayan a présidé le tribunal pour enfants.
Ce samedi 14 décembre, l’express revient sur toute la procédure ayant mené à la remise en liberté de la fillette. L’univers familial d’Elsa est aussi évoqué. Cette petite fille décrite comme peu bruyante et réservée devait, en réalité, contenir une colère très profonde. L’enfant a d’ailleurs déclaré dans sa déposition à la police qu’elle était victime de harcèlement de la part de l’homme qu’hébergeaient ses parents dans un trois-pièces à cité Atlee. Maisonnette où vivent ses quatre autres soeurs et frères.
Cependant, bien que la fille a dit dans sa déposition avoir fait part à son père du harcèlement qu’elle subissait de la part de Jocelyn Veerasamy, le père, lui, maintient qu’il «avait confiance en son ami».
Mais qui est Jocelyn Veerasamy ? L’homme âgé de 51 ans est en fait connu comme étant porteur de légumes. Ce dernier vivait chez son ami depuis plusieurs mois déjà à Forest-Side. A impasse Derby, auprès de cette famille nombreuse, comprenant cinq enfants et trois adultes.
Une maison dont l’aspect lugubre est rehaussé par le cordon fluorescent de la police qui délimite une scène de crime. La cour est mal entretenue et abrite une structure brinquebalante en tôle qui sert de salle de bains aux deux familles qui louent cette maison scindée en deux.
Dans le salon où Jocelyn Veerasamy a été poignardé, Cassam Tengnhah, le propriétaire des lieux, évoque cette nuit de mercredi. Il revenait d’une balade dans les rues de la cité et est l’une des personnes à avoir vu Jocelyn Veerasamy, affalé dans une mare de sang, un couteau de cuisine planté dans le dos.
Dans ce même salon où Elsa a joué comme les autres gamins de son âge. Elle partageait l’unique chambre avec ses cinq frères et soeurs, dont l’aîné de 17 ans est handicapé, ses parents et son présumé bourreau…
Quel est le regard de psychologues sur toute cette histoire ? Eux, parlent d’un «instinct de survie» qui a poussé Elsa à commettre l’irréparable. Mais ce crime singulier, à Maurice comme à travers le monde, est des plus rares. La plupart des cas répertoriés d’enfant tueur concernent des affaires d’homicides perpétrés sur d’autres enfants. Le cas le plus célèbre demeure, sans doute, l’enlèvement et la mise à mort du petit James Bulger, alors âgé de trois ans, à Liverpool, en Angleterre…
Ce sont là autant d’aspects qui sont évoqués dans l’express de ce samedi 14 décembre qui consacre tout un dossier à ce fait divers qui a ébranlé non seulement Cité Atlee mais toute l’île.
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