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Crise politique au Pakistan, la coalition en danger
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Crise politique au Pakistan, la coalition en danger
Le Premier ministre pakistanais (photo) a entamé lundi des discussions avec les principaux représentants de l''''opposition pour résoudre une crise politique provoquée par la rupture avec la deuxième composante de sa coalition.
Invoquant la hausse du prix des carburants décidée par le gouvernement de Yusuf Raza Gilani, le Mouvement Qaumi Muttahida (MQM), qui représente notamment les "mohajir", musulmans pakistanais chassés d''Inde après la partition de 1947 et leurs descendants, a annoncé dimanche son passage dans l''opposition.
Le départ du MQM, principale force politique à Karachi, la capitale économique, a privé le gouvernement de sa majorité à l''Assemblée nationale, au moment ou Washington fait pression pour une action plus décisive face aux taliban retranchés dans les zones tribales frontalières de l''Afghanistan.
La crise ajoute par ailleurs aux difficultés économiques du gouvernement qui s''est engagé à assainir les finances publiques en échange d''un prêt de 11 milliards de dollars de la part du Fonds monétaire international (FMI).
Pas d’autorité morale
Si elle fait corps, l''opposition est désormais en mesure de faire tomber l''équipe de Gilani. Aucun de ses représentants n''a encore sollicité un tel vote et le MQM a fait savoir que sa position sur le sujet n''était pas arrêtée. Les sénateurs de la formation ont demandé l''abrogation de la hausse des carburants. Outre cette augmentation, le mouvement proteste depuis plusieurs mois contre les mesures de sécurité qu''il juge insuffisantes à Karachi. La capitale du Sind représente 68% des recettes publiques et 25% du produit intérieur brut.
Le chef du gouvernement a rencontré lundi Shahbaz Sharif, président de la principale composante de la Ligue musulmane (PML-N) et première formation de l''opposition.
Il s''est en outre entretenu avec Chaudhry Shujaat Hussain, chef de file de la PML-Q, l''autre aile de la Ligue musulmane, qui a promis sans plus de précision de ne pas "faire chanter" le gouvernement.
Pour la plupart des observateurs, Yusuf Raza Gilani n''ira pas au bout de son mandat, qui expire en 2013, mais les chances de voir l''opposition serrer les rangs pour former un nouveau gouvernement paraissent minces.
La PML-N, fidèle au très populaire Nawaz Sharif, entretient des relations difficiles avec les autres formations. L''hypothèse la plus probable serait donc celle d''élections anticipées.
Quelques jours avant la rupture avec le MQM, la coalition gouvernementale avait subi la défection de la Jamiat-e-Ulema-e-Islam (JUI), formation plus modeste favorable aux taliban.
"Gilani n''a pas d''autorité morale pour se maintenir au pouvoir. Il devrait démissionner de lui-même avant que quelqu''un ne le fasse tomber", a déclaré lundi Abdul Ghafoor Haideri, numéro deux de la formation, invitant le président à lui demander de solliciter la confiance du parlement.
(Source : Reuters)
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