De nouveaux remous dans le secteur associatif ? Une baisse des fonds CSR éventuellement, la belle affaire ! Depuis son introduction en 2009, la formule CSR n’a cessé de changer, de muter sous prétexte de mieux servir ceux qui en ont besoin. Mais de qui parle-t-on? Parle-t-on de ces ONG, que l’Etat voulait plus professionnelles?

Celles-là même qui se sont toujours fait la voix des démunis, tout en les portant vers une meilleure place au sein de la société. Ces mêmes associations qui continuent de chercher des fonds, malgré ce remède miracle qu’on leur a vendu il y a bientôt trois ans. Parce que plusieurs d’entre elles doivent encore compter sur la générosité de donateurs, parce qu’elles doivent jouer avec, d’une part, les consignes d’éligibilité à ces fonds et d’autre part, de la concurrence qui a cours entre les associations dans la nébuleuse CSR.

Perçues comme des complications administratives à répétition, le problème du CSR, c’est que ses bénéficiaires n’ont jamais eu confiance en une structure qui s’est attribuée des couleurs de caméléon financier. De mauvais résultats au niveau des recettes signifieraient-ils une nouvelle formule, de nouvelles contraintes, de nouveaux ralentissements? Espérons que ce ne soit pas le cas. Espérons que le souci de la performance, des chiffres éternellement en hausse, ne deviennent pas un arbre financier qui cache une forêt de besoins et de qualités. Celle des soins et des services, qui font que la CSR n’est pas qu’une «taxe sociale», mais belle et bien une contribution à une île Maurice aux talents et aux bonnes volontés retrouvés.

Ludovic AGATHE