Une remise de documents à 23 bénéficiaires a eu lieu samedi dernier 3 août au centre culturel de Mon Plaisir. Le but : aider les artistes de talent à se faire connaître en contribuant financièrement pour les aider également au niveau de la production.

Produire une œuvre artistique, cela coûte de l’argent. C’est dans cette optique que le projet intitulé «Artist assistance scheme» a été lancé en 2004. Cette année, la contribution maximum pour un projet de production artistique est passée de Rs 15 000 à Rs 30 000. La plupart des bénéficiaires ont un projet de production de CD.

Lors de la cérémonie de samedi, le chef commissaire, Serge Clair, a souligné l’importance de valoriser les spécificités culturelles dans le développement d’un pays. «Vous avez le soutien de  l’Assemble régionale pour créer et inventer tout en gardant notre originalité culturelle», a-t-il déclaré aux artistes présents.

Parmi les bénéficiaires, Paul Guillaume, un accordéoniste de 72 ans. Il joue de cet instrument depuis l’âge de 8 ans. Il a été le premier Rodriguais à constituer un groupe de musique traditionnelle à Maurice où il s’était installé en 1994. «Sa lepok enan Rodrigue ti honte pou zoue nou lamisik dan Moris. Mwa mo finn fonse, e bann la finn aprecie nou», précise-t-il avec fierté.

Aujourd’hui de retour à Rodrigues, il s’applique à l’enregistrement d’un CD de musique traditionnelle qui, dit-il, sera très originale. «Mo pe fer enn melanz lamizik traditionel ek bann linstriman ki nou pa abitie tande ensam. Mo finn repran bann morso ki existe e mo finn invente ossi», ajoute cet habitant de Citron Donis que tout le monde appelle affectueusement Ton Pol.

Le groupe Angel Art figure également parmi les bénéficiaires de ce soutien gouvernemental. Il prépare actuellement une comédie musicale qui sera présentée au public le mois prochain.  Les répétitions sont actuellement en cours sous la houlette du chorégraphe Jovani Bouton.  «Nous avons monté un projet pour donner la possibilité à un plus nombre d’artistes d’avoir une formation au niveau de la présentation sur scène et de  la discipline de travail», explique Caroline Narransamy, une des responsables du groupe. Le spectacle qui s’intitule «Bo’ zart» est l’occasion pour des artistes de différents groupes et de différentes disciplines d’évoluer ensemble.

Notre interlocutrice accueille favorablement ce soutien qui va servir à financer la confection des costumes, entre autres. «On avait l’habitude de nous débrouiller pour nos spectacles et nos préparatifs, ce cachet va nous permettre d’aller encore plus loin», a-t-elle ajouté.