Elle peut faire oublier tant de malheur et de souffrance. « Je savoure ce moment. Il y a eu tant de difficulté et de souffrance avant cette victoire. Je ne veux pas le croire », lâche le vainqueur. Il a du mal à assimiler la situation.

« J’ai joué tellement de malchance, auparavant, que j’ai du mal à croire que j’ai gagné ce contre- la-montre. Vers la fin du parcours, j’avais peur qu’il se passe quelque chose. C’est vrai que j’étais concentré, mais j’avais une crainte. Heureusement que je suis rentré sans problème. 2007 est désormais un lointain souvenir », poursuit Yannick Lincoln.

Le quintuple champion de Maurice de la discipline a bouclé les 21 km du parcours entre Grande Anse et Grande Anse en passant par Anse Boileau en 29 min 22’ 16. Sébastien Elma finit à 30 secondes du Mauricien, alors que le double tenant du titre termine, lui, avec un chrono de 29 min 54’ 50. Pascal Ladaub, le deuxième Mauricien, échoue à 11 secondes de Mathieu.

Mission accomplie pour José Achille. « Quel soulagement cette médaille. Yannick s’est tant investi dans cette épreuve. Il mérite sa victoire. On rentre à la maison heureux », avoue l’entraîneur national qui se frotte les mains. Il a souvent été pointé du doigt sur de nombreuses décisions. « Notre bilan parle de lui-même », balance José Achille.

Pour en revenir à l’épreuve, le premier coureur à fournir une indication intéressante à la mi-parcours, est Stéphane Lucilly. Il passe le point des 11km en 15’ 42. Yolain Calypso lui succède après 15 secondes. Hugo Caëtane ne fait pas mieux alors que Lucilly a 12 secondes de retard. C’est Pascal Ladaub qui réalise le meilleur temps, à mi-parcours, avec 15’32. Un chrono qui est tombé quand Yannick Lincoln, parti en 27e position, réussit 15’05. Elma (15’23) et Mathieu (15’17) restaient des dangers potentiels.

Le retour vers Grande Anse est plus difficile. La bosse est plus longue et les kilomètres accumulés pèsent dans les jambes. « J’ai calé sur le retour », regrette Pascal Ladaub. Hugo Caëtane abonde dans ce sens : « je pensais, qu’avec le vent dans le dos, j’allais avancer. Mais non, ça a été dur ».

C’est bien sur le retour, sur la bosse, que Yannick Lincoln a fait la différence. Il aime la difficulté alors que Mathieu passe moins bien les bosses et Elma est lui moins à l’aise sur le long plat qui mène vers l’arrivée. L’écart entre Yannick Lincoln et Sébastien Elma se confirme à l’arrivée.