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Côte d''Ivoire : La médiation a échoué, selon le camp Ouattara
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Côte d''Ivoire : La médiation a échoué, selon le camp Ouattara
La médiation africaine pour résoudre la crise politique en Côte d''''Ivoire a échoué et l''emploi de la force est désormais la seule solution pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, a jugé, ce mardi 4 janvier, le camp d''Alassane Ouattara.
Quatre dirigeants mandatés par la Communauté économique des Etats d''Afrique de l''Ouest (Cédéao) et par l''Union africaine ont discuté plusieurs heures lundi avec Laurent Gbagbo avant de s''entretenir avec Alassane Ouattara, qui vit retranché dans l''Hôtel du Golf d''Abidjan sous la protection de 600 casques bleus de l''Onuci.
Ces émissaires ne sont pas parvenus à convaincre au président sortant de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, considéré par la communauté internationale comme le vainqueur de l''élection présidentielle du 28 novembre dernier, conformément aux résultats de la commission électorale.
"Non, je ne pense pas qu''il y ait eu le moindre progrès. Nous en sommes au même point que la dernière fois, à savoir qu''il continue de refuser de partir", a dit Patrick Achi, porte-parole du gouvernement formé par Alassane Ouattara.
"Ils ne l''ont pas convaincu et ils sont partis, mais ils devaient entreprendre cette démarche pour donner une dernière chance à la paix. Tout ce qu''il reste désormais (...) ce sont les préparatifs militaires", a-t-il ajouté.
Pas de rencontre en tête à tête
Les présidents sierra-léonais Ernest-Bai Koroma, béninois Boni Yayi et cap-verdien Pedro Pires, mandatés par la Cédéao, avaient déjà rencontré Laurent Gbagbo la semaine dernière. Cette fois, ils étaient accompagnés du Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, dépêché par l''Union africaine.
Prié de dire si une rencontre en tête à tête entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo était envisageable, Patrick Achi a répondu: "Jamais. Tant que (Ouattara) n''aura pas été reconnu comme le président élu de Côte d''Ivoire, il ne rencontrera pas le président Gbagbo."
Les ex-rebelles qui contrôlent toujours le nord du pays depuis la guerre civile de 2002-2003 ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo, légitimé par le Conseil constitutionnel après invalidation de milliers de bulletins, conserve l''appui de l''état-major militaire.
La Cédéao a menacé de recourir à la "force légitime" contre Laurent Gbagbo.
"La prochaine initiative diplomatique pourrait intervenir une fois que la Cédéao aura pré-positionné d''importants moyens militaires près (de la Côte d''Ivoire) et Gbagbo le sait", a expliqué un diplomate proche de ce processus.
La Cédéao a déjà déployé ses forces dans des zones de conflit telles que le Liberia et la Sierra Leone. Elle était alors invitée par le pouvoir en place.
Les pays d''Afrique de l''Ouest pourraient cette fois être réticents à affronter les forces fidèles à Laurent Gbagbo, d''autant que certains pourraient craindre des représailles contre leurs nombreux ressortissants vivant en Côte d''Ivoire.
Par la voix d''Alain Juppé, son ministre de la Défense, la France a assuré qu''elle ne prendrait pas l''initiative d''une intervention militaire mais qu''elle se réservait le droit d''agir si ses ressortissants étaient menacés.
Ancienne puissance coloniale, la France dispose de troupes en Côte d''Ivoire.
Les Etats-Unis ne s''attendent pas à une solution rapide à la crise. Ils ont proposé à Laurent Gbagbo de l''accueillir sur leur sol s''il choisissait de quitter son pays pour favoriser un règlement pacifique.
Plus de 170 personnes sont mortes depuis le second tour il y a cinq semaines de l''élection présidentielle, qui était censée réunifier le pays après une décennie de crise.
(Source : Reuters)
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