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C’était prévisible

3 mai 2012, 00:00

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Le diagnostic est affligeant. Ils auraient pu nous parler des moyens qu’ils vont déployer pour surmonter la crise économique. Des dispositions qu’ils vont mettre en oeuvre pour combattre les fléaux sociaux.

Des actions qu’ils vont entreprendre pour régler les problèmes du chômage, du logement, de la pauvreté… Des politiques qu’ils vont établir en matière d’éducation, de santé et des services publics. De la vision qu’ils ont pour la jeunesse mauricienne. De la nécessité de ne plus parler des composantes de la nation mais de la nation tout court. D’un grand dessein pour le pays. Ils auraient pu…

Cependant, ils ont choisi de faire dans le populisme degré zéro. On en a assez d’entendre parler de MedPoint et du campement de Roches-Noires. Que les autorités compétentes fassent la lumière sur ces deux affaires. MedPoint 1, MedPoint 2, Macarena 1, Macarena 2… Qu’est-ce que cela change à notre vie ? Pourtant, la tendance s’amplifie. Nos politiques ont résolument décidé de faire dans les telenovelas. Ils estiment que les citoyens ne s’intéressent qu’à l’anecdotique, qu’aux faits divers et qu’aux scandales.


C’est vrai qu’il faut un peu plus d’hygiène dans les affaires publiques. Qu’il faut aussi éliminer ce sentiment d’impunité qui règne au sein de la classe politique. Toutefois, il y a bien d’autres priorités. Nous avons clairement, aujourd’hui, une jeunesse en déficit de repères. Une jeunesse qui, pour des raisons qui peuvent parfois paraître banales, est portée à des actes extrêmes. Cela traduit, en fait, une incapacité profonde de la société mauricienne à poser des balises solides et à proposer une vision limpide de l’avenir.

C’est, à présent, une société profondément malade. Parce que nos dirigeants ne s’occupent d’elle. Ils sont davantage pris à régler des comptes entre eux, à courir après le profit et à protéger leurs chapelles. Cela ne s’applique pas qu’aux seuls politiques. Ils font aussi compter tous ceux qui animent la vie sociale et économique. Les syndicats s’entre-déchirent. Le patronat se plaint de ne pas bénéficier de suffisamment de flexibilité pour conduire ses affaires. La société civile hurle dans le désert. Même les jeunes ne font qu’imiter les anciens.

La société, dans son ensemble, est devenue plus virulente. Ce n’est pas noircir le tableau que d’affirmer qu’une certaine violence gratuite s’est installée. Nous nous attendions donc que le 1er Mai allait être l’occasion pour les deux blocs politiques de nous proposer des solutions. Ils se sont plutôt illustrés dans une impuissance à dégager des voies d’avenir. A ne parler que d’eux-mêmes, ils ne peuvent plus nous dire, à dire le pays, à dire une ambition.