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Découragée, Binani abandonne son projet de cimenterie à Maurice

19 octobre 2012, 00:00

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Découragée, Binani abandonne son projet de cimenterie à Maurice

La compagnie indienne « Binani Cement » (BC) abandonne la partie. Sa tentative de s’implanter à Maurice depuis deux ans s’est soldée par un échec. Bilan : Rs 600 millions tombent à l’eau.

Les  obstacles se sont multipliés, retardant sa réalisation et augmentant le coût. La compagnie indienne Binani Cement ( BC) a donc décidé d’abandonner son projet de cimenterie à Mer- Rouge, qui aurait nécessité un investissement de Rs 600 millions.

Joint au téléphone de l’Inde hier, Rajesh Kumar Bagri, le directeur de BC, explique que « nous n’allons recevoir que 4 hectares de la Mauritius Ports Authority pour la cimenterie. Ce n’est pas suffisant. Initialement, il était question que 6,5 hectares soient mis à notre disposition ». D’autres problèmes se sont également posés, dont la contestation du permis d’ Environmental Impact Assessment, obtenu par la compagnie indienne.

Holcim ( Mauritius) Ltd et Lafarge ( Mauritius) Cement s’y sont notamment opposés. Ils ont, cependant, retiré leur plainte. Mais entre- temps, plus de deux ans se sont écoulés, entraînant une hausse dans le coût du projet, qui comprenait aussi une unité d’ensachage.

Des critiques avaient également été formulées par des partis politiques de l’opposition, soutenant que la cimenterie aurait été source de pollution. Rajesh Kumar Bagri avait alors assuré que les meilleures technologies seraient utilisées pour protéger l’environnement.

Des opérateurs locaux se sont, quant à eux, interrogés sur la pertinence d’avoir un troisième compétiteur sur le marché du ciment (650 000 à 680 000 tonnes sont utilisées annuellement).

D’autant plus, avancent- ils, qu’ils sont en mesure de satisfaire la demande. La décision de BC de s’implanter à Maurice, prise en 2009, cadre avec son projet d’étendre ses activités afin d’explorer de nouveaux marchés dans la région africaine.
Le groupe considérait que Maurice, de par sa position géographique par rapport à l’Afrique, l’Asie et l’Europe, était un lieu intéressant pour des activités de port franc et d’exportation.

Il se proposait de faire de Maurice un hub pour l’approvisionnement du marché régional en ciment. Les Mauriciens auraient eu « un produit de qualité constante » , « plus frais » et de plusieurs variétés à valeur ajoutée, indique la direction de BC. Le clinker , qui entre dans la fabrication du ciment, allait être importé d’Inde et de Chine. Environ 55 % de la production allait être exportée, le reste étant destiné au marché local. BC comptait produire 1,5 million de tonnes de ciment annuellement.

Alain BARB