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Dans le désarroi de la cité Trèfles
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Dans le désarroi de la cité Trèfles
Dans Nous vous parlions, la semaine dernière, du désarroi des habitants de cette région. Nous poursuivons cette semaine notre enquête auprès d’autres familles défavorisées. Parfois isolées voire cachées, elles fuient le monde extérieur, mais encrées dans la misère, la vie ne leur a pas laissée le choix …
Nous continuons cette semaine notre reportage auprès des familles pauvres de la cité Trèfles. Force est de constater que la misère dans cette région se retrouve à chaque recoin. Certains vivent reclus, ayant honte de leur situation.
Dans un couloir sombre et lugubre nous retrouvons une famille qui loue deux pièces dans les soubassements d’une maison. En pénétrant le couloir, impossible de discerner où vous mettez les pieds. A la lueur d’une bougie allumée dans une pièce étroite, Lilliane Lajeune, une femme âgée, n’a rien à se mettre sous la dent ce soir.
Lorsqu’on lui demande ce qu’elle va manger, elle lance timidement « rien, nous ne mangeons rien depuis un moment déjà » . « Kuran ek delo nou pena » , poursuit- elle.
Comme plusieurs autres familles des alentours, ils utilisent de l’eau usée des caniveaux avoisinants. « Pour le momen pena gaz. Nou kwi manze lor foye me zordi nou pena narnien. Nou pann resi fer komision » . Liliane Lajeune vit avec ses sept enfants et petits-enfants.
Difficile pour la femme âgée de nourrir autant de personnes. C’est aussi à la lueur d’une bougie qu’ils se douchent dans des seaux.
Les garçons de la maison, des adolescents débrouillards, ont réussi à dénicher des matériaux « nou tras trase » pour arranger une cuisine et une salle de bains un peu plus convenable.
Mais sans eau et électricité comment aspirer à vivre dans de meilleures conditions ? Dans une seule et même pièce, une armoire cassée, des matelas et une cuisine modestement aménagée dans un coin de la pièce.
A la cité Trèfles, on retrouve aussi un autre type de pauvreté. Une autre famille nous reçoit dans une maison en béton, mais elle vit quand même dans la misère car elle n’a pas de nourriture. Avec une allocation de Rs 5 000, il est difficile de joindre les deux bouts. « Kan nou pena manze nou demane led voizin. Enn madam donn nou lapat poule ek lenti rouz. » Pour le moment, impossible de payer l’eau et l’électricité.
Vadee Siladevi est la preuve vivante que l’on peut avoir terrain et maison et vivre quand même dans la misère.
A 38 ans, elle est brûlée au visage et vit d’une pension d’invalidité de Rs 3 500. Sans mari et avec trois enfants en bas âge à charge, la vie n’est pas facile.
L’ironie de l’histoire : elle héberge une amie, Devi Madra, dans sa modeste demeure.
« Mo mem mo dan bez me mo pa kav lais mo kamarad dormi dehor » , dit- elle.
Dans l’obscurité, Vadee Siladevi nous invite à pénétrer sa demeure.
Une odeur de putréfaction s’en émane. Des poupées nues sont accrochées au mur. A l’intérieur de l’une des pièces, Vadee Siladevi a aménagé un modeste coin cuisine.
« Li pa fasil pou viv dan sa bann kondision » , lâche- t- elle.
L’enfer de la pauvreté touche de plus en plus de familles souvent assez nombreuses ou monoparentales.
 
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