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Danse : Bharat natyam tourne aux quatre coins de l’île

16 août 2010, 00:00

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Danse : Bharat natyam tourne aux quatre coins de l’île

Cet art millénaire est dispensé par Senthil Arnachellum, un jeune homme téméraire qui partage passion et savoir aux jeunes et moins jeunes.

Un professeur itinérant. Il véhicule dans chacun de ses gestes la passion pour la danse classique. Bharat natyam, une danse millénaire, qui a dépassé les frontières du Sud de l’Inde pour être enseignée aux quatre coins de Maurice. Mais on ne devient pas prof de danse, classique de surcroît, du jour au lendemain. Senthil Arnachellum y est parvenu à coups d’efforts et de persévérance.

Le jeune homme de 27 ans a suivi une formation poussée dans la Grande Péninsule avant de pouvoir transmettre son savoir. Cinq ans passés aux pieds des gurus pour parfaire les techniques de cette danse où tout n’est que justesse et grâce.

Lors de sa formation intensive, outre le bharat natyam, le danseur a aussi appris les danses folkloriques du Sud tels le kummi, le kollatam ou le karagamattam. «L’enseignant doit en premier lieu maîtriser les règles de base. Les mouvements doivent être exécutés presque à la perfection. Ce n’est qu’à cette seule condition qu’il pourra transmettre sa connaissance et former de bons danseurs», explique Senthil Arnachellum.

Celui qui suit des cours depuis l’âge de cinq ans déclare que la danse est «un don divin.» Ses diverses rencontres lors de ses études avec les maîtres indiens l’ont amené à avoir une plus grande ouverture et à mieux se représenter sur scène. La rigueur est toujours appliquée. Le faux pas n’est pas permis. De retour au pays, pour faire exploser la somme de connaissances emmagasinées en Inde, Senthil Arnachellum décide de mettre sur pied son école de danse, chez lui, à Rose-Hill. Il y enseigne la danse à une vingtaine d’élèves. Elles sont âgées de quatre à 45 ans. Toutes celles qui débutent, quel que soit leur âge, commenceront par apprendre la même chose. Les rudiments de cet art ancestral doivent être compris avant de poursuivre un apprentissage qui durera des années ou même toute une vie. «Il n’y a pas de fi n à la formation. Les bases demeurent immuables mais on peut toujours innover. La danse est en constante évolution.»

Michel ALPHONSE


Les hommes et les dieux

L’origine du nom Bharat natyam provient de Bharat, le nom indien de l’Inde et de natyam, le mot tamoul pour danse. Il s’agit d’une des plus anciennes danses de la Grande Péninsule. A l’origine, elle était réservée aux hommes et était liée aux pratiques religieuses. Par la suite, elle fut interdite à la gent masculine sous la domination anglaise, mais autorisée dans les comptoirs français du Sud du pays. Cette danse a été sauvée, au début du XXe siècle, d’un oubli presque total. Rukmini Devi Arundale (1904-1986), qui lança en 1936 la Fondation Kalakshetra, près de Chennai, a ainsi joué un rôle majeur dans la sauvegarde de cet art millénaire.


La parole aux élèves

Les plus petites sont encore à la maternelle. Malgré leur jeune âge et leur petite taille, elles sont très appliquées. Taranee Valayden, cinq ans, est toujours fidèle au poste. Jolie comme un coeur dans sa tenue très colorée, elle maîtrise déjà les bases de cette danse. Les plus grandes sont aussi très à l’aise dans la pratique de cet art millénaire. Tanooja Murdymootoo pratique le bharat natyam depuis l’âge de sept ans. «J’ai eu plusieurs profs de danse. J’apprécie beaucoup de danser. C’est un passe-temps sain mais qui demande aussi énormément de pratique», explique-t-elle. Madhvee Bhurosy, étudiante, a toujours été fascinée par cette danse. «J’ai toujours voulu pratiquer le bharat natyam mais je ne savais pas où elle était enseignée. Au départ, c’était difficile. Je suis même tombée à plusieurs reprises avant de pouvoir garder mon équilibre.» Pour Sheila Carpanen, une bonne organisation est de rigueur pour pouvoir assister aux cours.

Mariée et mère d’un enfant en bas âge, elle doit se réveiller aux aurores pour s’acquitter des tâches ménagères avant de se rendre au travail. C’est dans l’après-midi qu’elle se rend à l’école de danse.


INFOS PRATIQUES

Senthil Arnachellum donne des cours dans les endroits suivants :
? Solitude – vendredi 15 h 30 à 17 h 30 pour enfants et adolescents.
? Flacq – samedi
Neuf heures à 11 heures pour enfants.
? Richefond, à Flacq – samedi 14 heures à 16 heures pour enfants et adolescents.
? Rose-Hill – dimanche
Neuf heures à 10 h 30 pour enfants. 10 h 30 à 12 h30 pour adultes.
? Rose-Hill – lundi
18 h 30 à 20 h 30 pour adultes.
? Curepipe – dimanche 14 heures à 16 heures pour petits et grands.
Pour de plus amples renseignements, veuillez téléphoner au 981 50 69.

Michel ALPHONSE