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De nouvelles espèces de requins découvertes par un Américain au sud de Maurice

20 août 2012, 00:00

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De nouvelles espèces de requins découvertes par un Américain au sud de Maurice

Huit nouvelles espèces de requins ont été découvertes à une semaine de bateau de Port-Louis par un étudiant du Moss Landing Marine Laboratories, un institut basé en Californie. Sa trouvaille vient d’être révélée à la communauté scientifique.  

Les Mascareignes se retrouvent encore une fois sous les feux des projecteurs grâce aux requins. Cela pour diverses raisons : alors qu’à La Réunion, le débat fait rage autour de la chasse de squales après des attaques contre des surfeurs, un Américain a découvert huit nouvelles espèces de requins, les unes plus bizarres que les autres, dont un faux requin-chat de 3 mètres, au sud de Maurice.

Cette trouvaille fait sensation dans le monde scientifique car elle revient à Paul Clerkin, un étudiant du Moss Landing Marine Laboratories, basé en Californie et dirigé par sept universités de cet Etat. Dans le cadre d’un programme de recherche, il a pris place à bord d’un chalutier pour une campagne de deux mois, en mars et avril dernier, et a effectué des prises à plus de 200 km au sud de Maurice.

Le jeune homme s’est concentré sur le Melville Ridge, se trouvant à une semaine de bateau de Port-Louis. C’est une faille peu explorée où la profondeur avoisine les 4 000 mètres. Il a cependant pêché près d’une tonne de requins et parmi 350 individus, il est tombé sur huit nouvelles espèces jamais répertoriées à une profondeur de 2 000 mètres, soit autour des montagnes sous-marines. 

Ces espèces sont sans doute plus importantes que les grands requins blancs, fait ressortir le Dr Dave Ebert, directeur du Moss Landing Marine Laboratories Pacific Shark Research Center. « Les requins blancs sont protégés en Amérique du Nord, ceux-là ne le sont pas car ils ne n’étaient pas encore connus », déclare-t-il sur le site de l’institut de recherche.

Pour déterminer les liens de parenté de ces nouveaux requins avec les squales existants, Paul Clerkin va procéder à des tests ADN. La tâche lui reviendra alors de nommer chacun des nouveaux requins qu’il a pêchés. Il déclare qu’il va les nommer après ses chargés de cours... et sa maman.

Paul Clerkin indique qu’il a pêché au moins 35 faux requin-chat, ce qui suggère que la Melville Ridge n’a guère intéressé les scientifiques. « Les requins demeurent encore une espèce inconnue qui possède une mauvaise réputation mais qui joue un rôle extrêmement important dans l’écosystème marin. La découverte de dizaines de nouvelles espèces par 2 000 mètres de fond autour des monts sous marins au sud de Maurice est la preuve que les océans sont encore inconnus, car nous ne connaissons actuellement que 10 pourcent des espèces qui y vivent, et les requins n’échappent pas à la règle », indique l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo.

« Il existe, en effet, un écosystème particulier dans les zones bathypélagiques aphotique, c''''est-à-dire des zones situées a plus de 600 m de profondeur et ou la lumière ne pénètre jamais, même de jour, avec des animaux dignes des films de science-fiction y compris des calamars et pieuvres géantes de plus de 12 m de long. Nous avons de la chance à Maurice de posséder de telles richesses qui doivent être préservées à tout prix  », ajoute Vassen Kauppaymuthoo. Il déplore toutefois que Maurice n’ait pas cru utile de placer des scientifiques locaux sur les chalutiers croisant dans ces eaux en vertu des lois sur la recherche dans notre Zone économique exclusive.


 Voir la vidéo de la découverte de Paul Clerkin.