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De passage à Maurice. Interview de Quinton Fortune (ex-Manchester Utd)

2 septembre 2013, 23:21

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De passage à Maurice. Interview de Quinton Fortune (ex-Manchester Utd)

Quinton Fortune, ambassadeur de Manchester United, est en visite pour une semaine à Maurice grâce à DHL. Il a assisté, en direct, à la défaite de son ancien équipe, en compagnie de ses fans, dimanche, a l’hôtel Intercontinental de Balaclava. Rencontre avec le Sud-Africain qui évoque sa carrière de joueur, la Premier League et de son attachement pour les Red Devils.

 

 
Vous joignez l’utile à l’agréable en venant passer une semaine à Maurice. Peut-on connaitre toutefois le pourquoi de votre déplacement chez nous ?
Ce ne sont pas spécialement des vacances. Disons que je suis à Maurice pour une raison spécifique et en même temps ce serait bête de ne pas profiter de ce beau pays. A vrai dire, je suis ici, en ma capacité d’ancien joueur de Manchester United, comme ambassadeur du club. C’est une initiative de DHL, l’un des sponsors du club dans le domaine logistique.
 
Ça vous change de votre première visite dans notre île. Vous-vous en souvenez…
Ah oui. Et comment. On ne peut pas oublier un pays pareil. En fait, ça ne change pas. En 1998, quand j’étais venu ici avec la sélection d’Afrique du Sud, c’était comme des vacances aussi. Tout s’y prête pour ici d’autant que nous étions la quasiment une semaine avant le match contre l’équipe de Maurice. Je me rappelle bien de ce passage ici. Par contre, je ne me souviens plus du match et de son résultat…
 
C’est quoi au juste votre rôle d’ambassadeur de Manchester United ?
Il faut savoir que Manchester United n’est pas qu’une équipe de football. C’est plus qu’un club. C’est carrément une institution. Le rôle d’un ambassadeur c’est de représenter le club dignement et le valoriser bien évidemment. C’est le but de ma visite pour projeter la bonne image du club à travers ma personnalité et mon histoire.
 
Comment devient-on finalement ambassadeur des Red Devils ?
Comme je vis à Manchester, je me consacre au club qui m’a le plus marqué dans ma carrière de footballeur. L’équipe fait appel à moi souvent au même titre de Jesper Blomqvist et autres. Il y a cependant des ambassadeurs officiels qui sont Sir Bobby Charlton, Denis Law Bryan Robson, Denis Irwin, Peter Schmeichel pour ne citer qu’eux.
 
Vous avez joué pour plusieurs clubs européens. A vous entendre, Manchester United représente quelques chose de particulier pour vous.
Alors là, il n’y a pas photo. Manchester United n’a pas d’égal. Certes, il y a plusieurs autres grands clubs dans le monde, mais quand on a connu cette équipe, c’est le summum. La chance que j’ai eu d’y jouer pendant 6 ans, fait de sorte que j’ai une attache très forte avec ce club. Faut connaitre Manchester United pour pourvoir savoir ce qu’elle peut représenter. Pour moi, c’est le graal de ma carrière.
 
Justement, expliquez-nous comment Sir Alex Ferguson s’intéresse à vous au point de vous recruter en 1999 pour devenir le premier africain à porter les couleurs de Manchester United ?
Apres avoir effectué mes débuts dans l’équipe provinciale de Cape Town, j’obtiens la chance de débarquer à Tottenham où je passe une saison avant de rejoindre l’Atletico Madrid en 1995. Ce que je me souviens c’est d’une rencontre avec Sir Alex Ferguson. Même si je suis Sud-africain et je parle couramment l’anglais, je ne comprenais pas grand-chose de ce qu’il me disait avec son accent écossais. J’ai juste dit oui à tout et voilà comment mon rêve s’est réalisé.
 
Vous rappelez-vous encore de vos grands débuts à Manchester United ?
Mon intégration a été facile. C’est ça le charme de ce club. Il y avait Teddy Sheringham que j’avais connu à Tottenham. Sans compter les cadres de l’époque dont Ryan Giggs, Andy Cole, Roy Keane et Dwight Yorke entre autres. Mon premier match reste mon plus beau souvenir. C’était contre Bradford à Old Trafford. C’est si singulier pour moi, parce que mes parents avaient fait le déplacement pour l’occasion.
 
Tottenham et l’Atletico Madrid ont contribué à vous ouvrir les portes d’Old Trafford.
Depuis gamin, je rêve de jouer en Angleterre. A Tottenham, j’y ai pris goût. A láthletico j’ai découvert le haut niveau européen. D’ailleurs, je n’oublierai jamais mon premier match en Espagne contre Barcelone a Camp Nou. Le coach me fait rentrer et me balance dans le jeu pour marquer Ronaldo, qui nous avait déjà planté un hat-trick. Je suis resté figé devant El Fenomeno et des autres grandes stars de cette équipe de l’époque, dont Guardiola et Luis Figo.
 
Pour avoir passé six saison à Manchester United, dites-nous le secret qui lui fait gagner presque tout depuis deux décennies.
Il n’y a pas de recette miracle. Il y a une culture de la gagne à Manchester que je n’ai pas connu ailleurs. Sans compter que tout est fait pour que les choses soient ainsi. Et puis, il faut dire qu’il y a beaucoup de travail derrière. Les entrainements ressemblent quasiment à des matches. On ne chôme surtout pas. Des gars comme Cristiano Ronaldo, Beckham, van Nistelrooy excellent grâce à un travail assidu.
 
Il y a aussi la touche de Sir Alex Ferguson…
Incontestablement. C’est un homme qui incarne la renaissance de Manchester United. Le portrait qu’on dépeint de lui n’est pas forcément réel. Certes, c’est un homme dur, mais il l’est dans les circonstances qui s’y prêtent. C’est un mec génial pour qui le football n’a vraiment plus de secret. Sa retraite laisse naturellement un vide. C’est ça une légende.
 
Justement, l’après-Ferguson est enclenché et ça ne se passe pas forcément bien. David Moyes est-il selon vous la personne idéale pour remplacer Sir Alex ?
C’est le choix de Sir Alex Ferguson de passer le flambeau à David Moyes. Forcément, ça doit être une bonne décision de sa part. Il se trompe rarement. On peut lui faire confiance dessus. A David Moyes maintenant de relever le défi. Il va de soi que tout ne sera plus pareil. Le nouvel entraîneur a besoin d’un temps d’adaptation pour imposer son style. C’est ce qui s’opère en ce moment. Des joueurs meilleurs son à venir et il ne faut pas oublier que quand Ferguson est arrivée à Manchester United, tout n’était pas en rose au départ. Faisons confiance à Moyes.
 
Parlons du présent. Vous venez de vivre la première défaite de Manchester United en championnat face à Liverpool. Que retenez-vous de cet échec ?
Certainement, c’est la déception qui m’anime. Perdre contre Liverpool est toujours difficile à encaisser compte tenu que la rivalité palpable qui existe entre les deux clubs. Sur ce match, on a vu une équipe de Manchester United à deux visages. Timoré en première mi-temps et beaucoup mieux en seconde période. Sur l’ensemble du match, un nul aurait été plus équitable. Le nombre d’occasions de buts créés en deuxième mi-temps, laisse présager que la mayonnaise commence à prendre et ce n’est qu’une question de temps.
 
Que dire de cette équipe de Liverpool qui surprend en ce début de saison avec un carton plein après trois journées pour occuper la première place au classement ?
C’est une bonne équipe. Sur cette entame de saison, il le prouve. Liverpool a sorti une bonne première période contre Manchester United. En scorant rapidement dans cette rencontre, les Reds ont su bien défendre ensuite. Rien à dire davantage sauf que ce n’est que le commencement de la saison.
 
Comment s’annonce selon vous cette nouvelle saison de Premier League ?
Ce sera un championnat passionnant. C’est d’ailleurs tout le temps le cas en Angleterre. La course au titre sera palpitante a suive comme toujours. Il y a plusieurs prétendants possibles. Manchester United sera bien entendu de la partie au même titre que les habituels, Chelsea, Manchester City et Arsenal. Les Tottenham et Liverpool auront leur mot à dire. Il est encore trop tôt pour avoir une idée. La route est encore longue jusqu’en mai.
 
Que devient Quinton Fortune depuis sa fin de carrière en 2010 avec Doncaster ?
Apres mon départ de Manchester United en 2006, je suis parti jouer a Brescia pour finalement revenir en Angleterre et mettre un terme à ma vie de footballeur avec Doncaster. Depuis, je me prépare pour devenir entraîneur. Je vis à Manchester et je passe mes concours de coach là-bas. La suite, je verrai bien où cela me mènera.