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De Port-Louis à Paris : Comment Christine Dubois-Durant a su éviter le formatage

8 mai 2011, 00:00

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De Port-Louis à Paris : Comment Christine Dubois-Durant a su éviter le formatage

Elle est née ici. Sa quête d’aller toujours plus haut, lui a ouvert la voie d’un parcours remarquable. Christine Dubois est aujourd’hui consultante et chef de projet en monétique, pour le compte de prestigieuses institutions financières en France.

Sa devise en dit long. Voir plus grand. Originaire de Port-Louis, Christine Dubois-Durant s’est donné les moyens d’y parvenir. « J’ai évité de me dire : j’ai fait mes études en marketing, et donc, toute ma vie, je ferai du marketing, car je n’ai pas le choix. Oh qu’on a le choix…toujours!» explique notre compatriote, qui en suivant ce fil conducteur, se retrouve aujourd’hui consultante en monétique chez Galitt à Paris.

Cette institution opère dans la maîtrise des transactions électroniques, tout en offrant des prestations de conseil en monétique. Christine, qui n’est autre que la fille de Roland Dubois, le directeur du Mauritius Institute of Training and Development (MITD) et de Michèle, qui travaille à la Pharmacie Nouvelle depuis plus de 30 ans, assume également le rôle de chef de projet monétique pour la banque BNP.

Un domaine qu’elle a choisi car il ne cesse d’évoluer, dit-elle. « C’est un secteur pointu qui requiert une remise à niveau perpétuelle de ses connaissances. Je suis tombée dedans à Maurice avec un passage à la Mauritius Commercial Bank. Et j’y ai découvert une vocation. Ce qui me manquait à ma formation », indique celle qui est l’aînée d’une famille de trois filles, dont les deux benjamines sont jumelles.

D’ailleurs, cette ancienne élève du collège Queen Elizabeth a fait ses débuts en tant qu’informaticienne à la MCB, après avoir décroché un Bachelor in Computer Science – Computing and Internet Technology au Royal Melbourne Institute of Technology (plus connu comme RMIT), en Australie. Elle restera quatre ans à la MCB, avant d’être embauchée par Global Payment Services (GPS) à Bahreïn, où elle a assumé un rôle avec plus de responsabilités dans la gestion, le suivi et la mise en œuvre des projets monétiques.

L’arrêt suivant : Dubaï. Où notre interlocutrice devient responsable marketing pour le marché des entreprises, pour le compte de la société Askaris. « On vendait de la sécurité informatique à de très grosses entreprises, comme Dubai World», précise-t-elle.

Et elle ne s’arrête pas en si bon chemin. Son leitmotiv : réussir dans la vie et avoir une vie professionnelle riche n’empiétant pas sur sa vie privée. Car dit-elle, elle a aussi des projets. Dont celui de fonder une famille.

Même à des milliers de kilomètres de son île natale, Christine reste accrochée à ses valeurs, et c’est ce qui fait sa force. « Je me considère comme une Mauricienne tout simplement, car Maurice n’est jamais trop loin. Je sais exactement d’où je viens, et où je veux aller. Après les choses font qu’on n’y arrive pas toujours par le chemin que l’on avait imaginé, mais tant qu’on y croit et qu’on y met du sien, il n’y a pas de raison pour que les choses n’aboutissent pas. De toutes les façons, je me dis toujours que chaque difficulté peut être une opportunité, et jusqu’à l’heure, je m’en sors plutôt bien », fait-elle ressortir.

De son île, elle retiendra sa famille, le soleil, les gens qui disent bonjour, qui ne se prennent pas la tête avec les choses futiles et les gens qui profitent de la vie.

« Je retiendrai surtout la bonne entente entre les différentes communautés, le fait de connaître ses voisins, de faire partie de quelque-chose. Sans compter les anniversaires qui se fêtent toujours à plusieurs, les Noëls qui durent des jours entiers», lance notre compatriote. Avant d’ajouter que les Mauriciens sont chaleureux, en comparaison avec les habitants des grandes villes.

« Le pouvoir d’achat n’y est peut-être pas… Mais où vont les étrangers en vacances ? A l’île Maurice. On n’a rien à envier à qui que ce soit. Maurice a beaucoup à offrir … nature, chaleur humaine, qualité de vie. Le jour de l’an avec les pétarades qui font trembler l’île, les fêtes religieuses avec leurs gâteaux gourmands, ou encore leurs lumières et couleurs. Des expériences à vivre », souligne notre interlocutrice.

Celle qui a eu un parcours scolaire exemplaire, ne mâche pourtant pas ses mots en ce qui concerne le système éducatif de l’île. « A Maurice, on nous habitue au spoon-feeding. On ne laisse pas assez de place pour l’épanouissement personnel et par conséquent, à l’âge adulte, cela se traduit par un manque d’affirmation de la personne. En règle générale, le Mauricien fait ce qu’on lui dit de faire, rien de plus. Il est formaté, et c’est bien là le danger : se cantonner à un périmètre précis quant on peut faire tellement plus. »

«  Je ne dis pas que le Mauricien n’a pas la capacité de le faire, bien au contraire. La preuve, tous les entrepreneurs qui se réveillent peu à peu, avec l’aide des institutions», indique celle qui a commencé ses classes primaires à l’école Baichoo-Madhoo, Quatre-Bornes, avant de bouger à l’école Sir Seewoosagur Ramgoolam à l’ouverture de celle-ci.
Elle se souvient encore que la séparation s’est faite sur le critère simple de l’adresse résidentielle. Elle faisait partie de la première cuvée CPE de la nouvelle école, avec des élèves venant d’autres écoles, sélectionnés de la même façon. Christine est née un 12 mars «et tout naturellement, je suis de nature indépendante comme mon pays», dit-elle.