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Déficit budgétaire, croissance, chômage… les défis qui attendent Duval pour le Budget

4 novembre 2013, 09:29

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Déficit budgétaire, croissance, chômage… les défis qui attendent Duval pour le Budget

A quelques jours du Budget 2014 prévue le 8 novembre prochain, le tableau de bord économique est loin d’être rassurant. Mis à part le taux d’inflation, les principaux indicateurs économiques sont tous loin des prévisions budgétaires établies par le ministre des Finances Xavier-Luc Duval.

 

Doit-on s’attendre, avec le départ d’Ali Mansoor, à un budget électoraliste qui risque de laisser déraper les dépenses publiques ? Car l’actuel titulaire de ce poste, Dev Manraj, est notamment perçu comme l’ami des syndicalistes, surtout après le rapport du Pay Research Bureau.  Mais c’est aussi l’inquiétude du côté des entreprises. Les attentes sont grandes dans le secteur de la construction avec le nombre de chantier en baisse. Le tourisme demande un nouveau souffle avec notre principal marché, l’Europe, qui est en déclin… Outre les attentes dans divers secteurs face au Budget qui sera présenté ce vendredi 8 novembre, la marge de manœuvre du ministre des Finances, Xavier Luc Duval est d’autant plus délicate que les indicateurs économiques sont au rouge.

 

C’est le cas de la croissance économique, estimée dans le discours du budget du 9 novembre 2012 à 4 %. «Nous sommes très loin de l’optimismedu ministre des Finances.Selon toute probabilité, on termineral’année 2013 avec unecroissance de 2,9 % à 3 % », explique l’économiste Eric Ng.

 

Il soutient que cette courbe descendante de la croissance engagée depuis 2010 montre qu’au-delà de la crise, il y a des faiblesses structurelles au niveau de l’économie du pays. En 2010, le taux de croissance était de 4,2 %, en 2011, il s’élevait à 3,9 % alors que l’année dernière, il se chiffrait à 3,3 %.

 

«Il ne faut pas tout mettre sur le compte de la crise économique. Nos voisins en Afrique réalisent des taux de croissance de 6 % à 7 % dans la même conjoncture économique internationale», affirme leporte-parole économiquedu MMM, Kee Cheong LiKwong Wing. Et d’ajouterqu’il n’y a pas lieu de tourneren rond. Il faut, dit-il, réglerces faiblesses structurellesau risque de voir l’économies’enfoncer davantage.

 

Certes, il n’y a pas que le taux de croissance. Il y a aussi le déficit budgétaire qui risque de dépasser 2,2 % en 2013 vu qu’il faut faire provision pour une somme additionnelle de Rs 1 milliard pour l’application du rapport PRB (2), explique Eric Ng. Celui-dernier note que si le ministère des Finances a dépensé moins au niveau du budget d’investissement (capitalbudget) pour améliorer le niveau du déficit budgétaire, il l’a certainement fait au détriment de la croissance. «Or,quand le ministre souligne queplus de 90 % des mesures ontété exécutées, on se demande sitel était effectivement le cas, celaaurait-il boosté le taux de croissances’interroge Eric Ng.

 

L’autre source d’inquiétude pour le ministère des Finances est le taux de chômage qui devrait se dégrader pour la cinquième année consécutive pour atteindre 8,4 % en 2013. Même si le ministère des Finances n’a pas fait de projection spécifique sur cet indicateur, la situation du chômage risque d’emprunter une pente dangereuse. Avec notamment un chômage de jeunes qui se chiffre à 24 %, soit un jeune sur 4 dans la tranche d’âge de 16 à 24 ans.

 

«Il est évident que le chômage ira en empirant vu qu’il n’y a pas véritablement de création d’emplois. Une situation qui est liée à notre taux de croissance relativement faible, soutient de son côté, SwadicqNuthay, directeur exécutifchez Axys Group. Il faut que le pays enregistre un taux de croissance de plus de 4 % pour qu’il soit en mesure de créer des emplois. Ce qui ne sera pas le cas pendant longtemps encore.»

 

Quant au déficit du compte courant, il est estimé en 2013 à 12,3 % du PIB, soit autour de Rs 46 milliards. En 2012, il se montait à 11,7 % du PIB. Avec un déficit chronique du compte courant, le pays s’engage visiblement sur un terrain glissant. «C’est un niveauinquiétant qui traduit la vulnérabilité économique du pays», affirme l’économisteet directeur exécutif chezAxys Group.

 

Reste le taux d’inflation qui à 3,7 % se situera en dessous de l’estimation du ministère des Finances. Une amélioration de cet important indicateur qu’il faut mettre sur le compte des mesures de la Banque de Maurice, remarque Kee Cheong Li Kwong Wing. Face à ces indicateurs qui virent au rouge, le ministre des Finances se trouve décidément sur la corde raide.