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Deotam Santokhee : un vieux routier de la bijouterie

16 septembre 2013, 09:59

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Deotam Santokhee : un vieux routier de la bijouterie

 

Il a consacré 65 ans de sa vie à la bijouterie, un commerce qu’il estime pour sa beauté et les valeurs qu’il dégage. Deotam Santokhee,  aujourd’hui âgé de 76 ans, se donne corps et âme pour son travail car pour lui, un bijoutier se doit de respecter ses clients pour établir la confiance.
 
Pour le septuagénaire, il est inconcevable d’imaginer la vie sans la bijouterie, qui selon lui est un métier d’avenir. Assis dans son commerce, à Goodlands, il se souvient de son parcours comme si c’était hier. A l’âge de 11 ans seulement, Deotam devient apprenti aux côtés de Mohit Fokeer. «Mo rapel enn zour dan klas, kan profeser ti dimann mwa ki mo kontan, mo ti reponn li ‘bizoutier’ san panse ek samem finn arive», raconte-t-il avec un grand sourire. D’ailleurs, malgré son âge, il se rend tous les jours dans sa bijouterie, à laquelle il a donné son nom, afin de veiller au bon fonctionnement de celle-ci.
 
Dans les années 70, pris d’un désir de faire des études, Deotam part pour la Grande péninsule pour y approfondir ses connaissances en littérature hindi, en économie et en histoire. Au bout de trois ans, de retour à Maurice, il peine toutefois à trouver un emploi correspondant à ce qu’il a étudié. Il se réoriente alors naturellement vers le métier qu’il a appris dans un premier temps, soit la bijouterie. Si Deotam travaille d’abord le cuivre, il utilisera par la suite l’argent et l’or pour confectionner des bijoux. Ce dernier met aussi l’accent sur la valeur symbolique de l’or et par conséquent, des bijoux qu’il sert à fabriquer. «Ena dimoun pou ki li kouma enn proteksion», souligne-t-il. Quant à la valeur du métal jaune, il indique qu’au début de sa carrière, un «souverain» (bijou en or ressemblant à une petite pièce de monnaie) se vendait à Rs 50, tandis qu’aujourd’hui, il vaut plus de Rs 10 000.
 
Grâce à sa réputation, les clients de Deotam viennent de presque toute l’île, même du Sud ou de Curepipe et Vacoas. «Avan dimoun ti pe fer bizou kan ena mariaz, aster la, la mode inn sanze : laniverser, naisans, laprier - pou tou lokazion dimoun aste bizou», partage le bijoutier. Autre tendance du moment, de l’avis de Deotam : une plus grande demande pour les bijoux en or blanc. L’expérience fait malgré tout dire au septuagénaire que «mem avek la mode, mo panse ki lor zon pou tou letan ena so valer». L’on ne peut que se fier à l’avis de ce vieux routier de la bijouterie.