La prison centrale de Beau-Bassin est prête pour accueillir un nouveau type de détenus. Les pirates somaliens appréhendés dans l’océan Indien seront dirigés, dès le mois prochain, vers ce centre pénitentiaire, avant d’être jugés devant un tribunal spécial à Port-Louis. Un local jusque-là non utilisé à la prison centrale vient d’être rénové pour accommoder, dans un premier temps, une trentaine de ces prisonniers.

Comprenant cellules et dortoirs, ce lieu se veut détaché des autres cachots et espaces partagés par les autres prisonniers de Beau-Bassin. Les gardes-chiourmes sont entraînés à cet effet en sus de suivre des séances régulières de formation. Au 10 août dernier, la population de la prison centrale s’élevait à 1 413 détenus, dont 356 étaient en détention préventive et 1 057 condamnés.

Du côté de la cellule spéciale placée sous la responsabilité du Bureau du Premier ministre, il ressort que tout est fin prêt pour le premier transfèrement des pirates somaliens dès le mois prochain. Cet exercice, financé par l’Union européenne et l’United Nations Office on Drugs and Crime, se fera par avion, et non par bateau comme c’était initialement prévu. La raison avancée est que la voie aérienne reste la plus rapide, économique et efficace.

Une fois capturés en mer par les forces navales européennes, les pirates somaliens seront débarqués en premier lieu aux Seychelles, avant d’être acheminés à bord des avions militaires, en l’occurrence, des Transall, en moins de quatre heures vers Maurice.

Toutes les dispositions sont prises pour que les pirates somaliens, une fois débarqués sur le sol mauricien, n’aient pas de contact avec les autres passagers. Ils accéderont à l’île à travers un Special Desk et non par le bureau de l’Immigration comme c’est habituellement le cas pour les arrivées et les départs. Une autre priorité des autorités mauriciennes est de faire subir un dépistage médical complet à ces prisonniers étrangers.

Karen WALTER