«Bizin ena plis konsiderasion pou rodrige», «napa de kalite sitoyen dan repiblik Moris», scandaient les manifestants. Ils ont participé à une marche pacifique organisée ce samedi 22 mars par le Rodrigues Council of Social Services (RCSS) pour protester contre le retrait du Mauritius Pride. Ce navire assurait la desserte Rodrigues-Maurice.

La marche a débuté à la gare routière de Port-Mathurin, en passant par le quai, avec un arrêt symbolique devant le siège local de la Mauritius Shipping Corporation pour converger vers le MCB Square. Des représentants de plusieurs ONG ainsi que des politiciens de tous bords y ont pris part. Toutefois, les Rodriguais étaient peu nombreux à répondre à l’appel du RCSS. Ce qui n’a pas découragé les organisateurs.

«Nou finn marse dan la solidarite pou enn mem koz, pou lepep Rodrig e pou ki nou dignite respekte», a déclaré Wilmode Edouard, président du RCSS. Il soutient que l’arrêt des activités du Mauritius Pride a déjà eu des conséquences. Et de citer le manque de matériaux de construction, les secteurs de production qui n’arrivent plus à écouler leurs produits, ainsi qu’une pénurie de produits de consommation, entre autres.

Revoir à la baisse le coût du billet sur le Trochetia

Cette situation est en train d’appauvrir la population, martèle-t-il. «Nou pe demande ki konsiderasion ena pou dimoun ki reste lor later Rodrig», s’est-il questionné. «Nous sentons que l’autonomie est menacée par cette situation qui risque de provoquer un stress moral au sein de la population.»

Pour sa part, Jean Bernard Flore, travailleur social, a soutenu que l’économie locale est très affectée. «Li pa posib ki zordi en 2014 nou pe bizin desann dan lari pou siplie pou ki manze vinn dan Rodrig.» Il ajoute : «Pa kapav sak kou nek vinn dir nou pou ena enn lot bato, bizin dir nou kan sa. E si bizin desann dan lari enkor nou pou fer li.»

Par ailleurs, tous ceux qui ont pris la parole ce samedi ont demandé à ce que le coût du billet à bord du Mauritius Trochetia, le navire qui assure désormais la desserte entre les deux îles, soit revu à la baisse.