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Dette grecque : "on a tous les éléments pour un accord"
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Dette grecque : "on a tous les éléments pour un accord"
Les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro, qui se réunissent ce lundi 20 février, devraient se mettre d''''accord sur une solution pour éviter au pays de faire faillite dans un mois, même si les modalités de l''aide envisagée ne sont pas encore clairement définies. Plusieurs dirigeants européens ont affiché leur confiance ces derniers jours dans la possibilité de débloquer la situation lundi au cours d''une réunion des ministres des finances de l''union monétaire à Bruxelles.
"On a tous les éléments pour un accord", a déclaré le ministre de l''économie, François Baroin, sur Europe 1. "C''est ce que je plaiderai comme ministre des finances ce soir", a-t-il ajouté, en référence à la réunion de l''Eurogroupe. La Bourse de Paris a ouvert en hausse lundi, à + 0,7 %, dans l''attente de cet accord.
Deux volets interdépendants
L''aide proposée comporte deux volets interdépendants : un effacement par les créanciers privés d''Athènes de 100 milliards d''euros de dette grecque, et un nouveau plan de sauvetage de 130 milliards d''euros de la part de ses créanciers publics. Selon le Financial Times, "les dirigeants de l''Eurozone s''étaient mis d''accord en octobre pour accorder à la Grèce une deuxième tranche d''aide de 136 milliards d''euros. Mais l''Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande avaient insisté pour que celle-ci ne dépasse pas 130 milliards" (lien payant). Toute la question est maintenant de savoir quelle sera la portée de l''accord qui devrait sortir de la réunion de lundi.
Le feu vert à l''effacement partiel de la dette privée, déjà largement bouclé, semble en bonne voie, et ne peut de toute façon plus attendre : s''il n''est pas mis sur les rails dans les tout prochains jours, il ne sera pas conclu avant l''échéance du 20 mars, date-couperet à laquelle la Grèce devra rembourser 14,5 milliards d''euros de dette, faute de quoi elle sera en défaut de paiement.
C''est sur le volet de l''aide publique que les incertitudes sont les plus nombreuses. Une bonne nouvelle est venue dimanche de Washington : le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a indiqué que les Etats-Unis soutiendraient l''idée d''un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI) à Athènes."C''est un ensemble très solide et très difficile de réformes, méritant le soutien de la communauté internationale et du FMI. Les Etats-Unis encourageront le FMI à soutenir cet accord", a-t-il écrit. Le FMI envisagerait de contribuer par un prêt de 13 milliards d''euros au nouveau plan de sauvetage, selon le Wall Street Journal.
Un compte sous séquestre
Diplomates et économistes n''attendent pas de ce nouveau plan de renflouement qu''il règle tous les problèmes économiques grecs du jour au lendemain : il faudra au moins dix années, voire davantage. Ce constat a amené encore plusieurs milliers de Grecs à manifester dimanche leur colère devant le Parlement contre la cure d''austérité draconienne qu''ils subissent depuis des mois.
Les responsables de la zone euro devraient par ailleurs discuter de la mise en place d''un compte sous séquestre sur lequel seraient placés les fonds du deuxième plan d''aide à la Grèce, selon la ministre autrichienne des finances, Maria Fekter, qui s''est prononcée en faveur d''une telle mesure lundi matin, excluant toutefois l''idée d''un "commissaire" pour gérer les budgets au nom de la Grèce.  "On ne peut pas usurper la souveraineté budgétaire des parlements. Mais on peut très bien lier l''aide fournie à des conditions et s''assurer que ces conditions sont remplies. Nous avons constaté récemment que cela devait être strictement contrôlé dans le cas de la Grèce", a-t-elle déclaré. Maria Fekter a par ailleurs répété qu''il n''y avait pas de discussions en cours pour exclure la Grèce de la zone euro, ajoutant que "si cela se produit, cela viendra de la Grèce elle-même".
Une majorité de Grecs reste favorable à l''Europe
 Plus de sept Grecs sur dix (75,9 %) se disent en faveur "de la perspective européenne" de leur pays et ne souhaitent pas "la sortie de l''euro", malgré les mesures d''austérité imposées par les créanciers, UE et FMI, selon un sondage publié dimanche dans le quotidien grec Ethnos.
Seuls 19,6 % des gens interrogés se sont prononcés pour le retour à la drachme, monnaie nationale du pays avant son adhésion dans la zone euro en 2002, selon ce sondage effectué par l''institut grec Marc entre les 15 et 17 février sur un échantillon de 1 013 ménages à travers le pays. La majorité des sondés (48,4 %) espère que la Grèce "va finalement rester dans la zone euro si le programme d''assainissement de l''économie" dicté par l''UE et le FMI, réussit" contre 39,3 % qui croient le contraire. Plus de six personnes sur dix (66,5%) souhaitent que le programme réussisse tandis que 60 % estiment que "si le programme n''avait pas été voté dimanche dernier par le parlement, la Grèce aurait risqué de faire faillite".
Sources : Le Monde.fr & AFP
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