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Dix mille policiers à Bangkok pour les élections
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Dix mille policiers à Bangkok pour les élections
Dix mille policiers seront déployés dans les rues de Bangkok pour assurer la sécurité des élections législatives anticipées de dimanche, dont l'opposition thaïlandaise a promis de troubler le déroulement.
Les électeurs ont été convoqués aux urnes par le Premier ministre, Yingluck Shinawatra, qui a dissous le Parlement pour tenter de sortir le pays de la crise en cours depuis le mois de novembre.
Mais l'opposition refuse de participer à un scrutin qu'elle juge gagné d'avance par le Puea Thai, le parti au pouvoir, si le pays n'est pas réformé en profondeur au préalable.
Mardi, le gouvernement a annoncé que le scrutin aurait bien lieu dimanche comme prévu.
«Même si les manifestations se poursuivent, je suis sûre que vous pouvez aller voter. J'appelle tous ceux qui sont impliqués dans l'organisation des élections, en particulier les forces de sécurité, à faire en sorte que les gens puissent voter», a dit mercredi devant la presse Yingluck Shinawatra.
Le ministre du Travail, Chalerm Yoobamrung, chargé du suivi de l'état d'urgence décrété la semaine dernière, avait auparavant annoncé que 10.000 policiers seraient affectés à la sécurité des bureaux de vote.
«La police assurera la sécurité. Quant à ceux qui pensent pouvoir bloquer les bureaux de vote, ils feraient mieux d'y réfléchir à deux fois parce que la police ne les laissera pas faire», a-t-il déclaré.
Dimanche dernier, des manifestants ont réussi à interdire l'accès à des bureaux de vote, perturbant grandement le vote anticipé.
Plusieurs bâtiments gouvernementaux sont également occupés par les opposants, qui réclament la démission de Yingluck Shinawatra et dénoncent l'emprise qu'exercerait sur elle son frère, l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui s'est exilé pour échapper à la justice après avoir été condamné à une peine de prison pour corruption.
Les autorités menacent de recourir à l'armée et à la police pour rouvrir les bâtiments occupés par la force si aucune solution n'est trouvée d'ici lundi.
Même si la victoire du Puea Thai aux élections est assurée, Yingluck Shinawatra n'en sortira pas forcément renforcée. Il n'y a pas eu, en effet, suffisamment de candidats à s'enregistrer pour que le quorum soit atteint au Parlement.
Des élections législatives partielles devront être organisées par la suite pour pourvoir les sièges vacants. En attendant, Yingluck devrait diriger pendant plusieurs mois un gouvernement intérimaire dépourvu de réels pouvoirs.
L'armée, qui a mené ou tenté de mener 18 coups d'Etat en 80 ans, dont celui qui a renversé Thaksin Shinawatra en 2006, est pour l'instant restée neutre, craignant, selon les analystes, qu'une intervention ne débouche sur des violences incontrôlables des partisans de la famille Shinawatra.
En 2010, l'intervention militaire ordonnée par le vice-Premier ministre de l'époque et actuel chef de file de l'opposition, Suthep Thaugsuban, avait fait 90 morts dans les rangs des «chemises rouges» de Thaksin Shinawatra.
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