Dr Pankaj Wadhwa, à votre spécialité d’anesthésiste, vous avez adjoint celle de spécialiste en gestion de la douleur. Qu’est- ce exactement ?

Je suis Fellow of Pain Management , accrédité par le Word Institute of Pain basé aux Etats- Unis. Je suis le premier du genre dans l’océan Indien et le troisième en Afrique. Je me suis spécialisé dans la gestion de la douleur durant ces deux dernières années. Je me suis intéressé à ce domaine pendant que je travaillais comme anesthésiste dans plusieurs cliniques en Inde.

J’ai vu des tas de patients présentant des cancers, des maux de dos, des migraines, des problèmes aux jointures qui souffraient énormément et dont la douleur n’était pas soulagée. C’est en assistant à une conférence que j’ai entendu parler de la gestion de la douleur et ce domaine m’a intéressé. J’ai décidé de m’y spécialiser.

J’ai été formé dans une clinique pour la douleur à Budapest, en Hongrie, de même que dans une autre au Texas, aux Etats- Unis.

C’est là que j’ai découvert le World Institute of Pain , organisation fi nancée par le gouvernement américain, qui forme les praticiens aux techniques d’interventions sur la douleur, leur délivrant qualifi cations et accréditations.

Ces techniques permettent d’aller à la source de la douleur et de l’enlever sans intervention chirurgicale, avec juste quelques équipements et des aiguilles.

De quels équipements s’agit- il ?

La douleur ressentie dans n’importe quel nerf, change le schéma et le comportement de celui- ci. Dans un cas d’hernie discale, par exemple, où le disque a glissé et frotte avec le nerf, causant d’intenses douleurs parfois, nous pouvons, sous fl uoroscopie, technique de radiographie qui montre l’intérieur des structures, voir ce disque qui appuie sur le nerf. A l’aide d’une machine de radiofréquence, nous localisons l’emplacement exact de la douleur avant d’insuffl er de l’ozone. L’ozone déshydratera le disque qui va alors rapetisser. Ce faisant, il ne frottera plus avec le nerf. Cette intervention dure entre 30 et 45 minutes. Pour la plupart des patients, une seule session suffi t.

Pour ceux dont l’hernie discale ou une autre pathologie est plus grave, nous pratiquons une discectomie, c’est- à- dire que nous visualisons le disque et qu’à l’aide d’une aiguille d’un centimètre, nous retirons la partie qui est protubérante et qui touche le nerf. Cela se pratique sous anesthésie locale, en ambulatoire, sans scalpel et sans points de suture. L’objectif de ces techniques d’interventions contre la douleur est de permettre une meilleure qualité de vie au patient et lui faire arrêter la prise d’antidouleurs.

Combien de cas d’interventions sur la douleur avez- vous pratiqués ?

J’en ai fait 200 jusqu’ici et cela avait trait à plusieurs parties du corps. 95 % d’entre elles ont réussi. La douleur gagne le nerf d’abord, puis monte au cerveau qui la ressent alors.

Si l’on stoppe cette sensation avant qu’elle n’atteigne le cerveau, il n’y aura pas de douleur.

Parfois, c’est avec une injection d’alcool que nous enlevons la douleur dans un groupe de nerfs.

Où pratiquez- vous ces interventions ?

Je le fais à la City Clinic , qui est équipée pour ce type d’interventions contre la douleur.

Combien coûtent- elles ?

Elles varient entre Rs 10 000 et Rs 40 000 dépendant d’où la douleur est située. Ces interventions sont remboursées par les assurances.

Pendant combien de temps le patient traité ne ressentira pas de douleur ?

Cela peut être entre deux et cinq ans. Mais si le patient fait de faux mouvements, la douleur reviendra plus vite.

Marie- Annick SAVRIPNE