Publicité
Décès après accouchement : un manque d’effectif décrié
Par
Partager cet article
Décès après accouchement : un manque d’effectif décrié
Les infirmiers de la Maternity Unit de l’hôpital Victoria, Candos, disent attendre le Fact-Finding Committee de pied ferme. Cette instance a été instituée pour enquêter sur trois cas où des mères dont Christelle Diémahave et Babynaz Issamadar, ont récemment perdu la vie après avoir accouché.
Le comité devrait commencer ses opérations d’ici la fin du mois. Mais, déjà, la colère bouillonne au sein de la Maternity Unit de l’hôpital Victoria.
Sollicité par l’express, Bagooaduth Kallooa, président de la Nursing Association, soutient que ces décès «sont le résultat d’un manque de personnel». Pour quelque 70 accouchements par semaine, la Maternity Unit ne disposerait que d’une équipe de cinq infirmiers le jour. Ils ne sont que trois la nuit. «Ce qui nous pousse à travailler à un rythme effréné», explique-t-on du côté de la Maternity Unit.
Les infirmiers de ce département expliquent qu’ils avaient sonné l’alerte depuis longtemps. «Les mères qui sont sur le point d’accoucher et leurs bébés sont en danger», avaient-ils alors dit au ministère de la Santé. Or, celui-ci «a fait la sourde oreille».
«Cela fait des mois que nous attirons l’attention des autorités sur les conditions de service dans lesquelles les infirmiers de la Maternity Unit opèrent», renchérit Bagooaduth Kallooa.
Lors d’une manifestation, organisée au début du mois, devant l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis, les manifestants avaient mis en lumière les dangers auxquels sont exposées les futures mères.
Parmi les points soulevés : le manque de soutien hiérarchique vis-à-vis des infirmiers. Les accouchements seraient, le plus souvent, effectués par des infirmiers. Et ce, sans aucune assistance d’un médecin. «Ce n’est qu’en cas de force majeure que nous sommes assistés par un médecin », confie une infirmière.
Revenant sur le cas de Christelle Diémahave, un infirmier qui était de garde ce jour-là, précise que la mort de cette dernière, il y a deux semaines, est survenue à l’Intensive Care Unit et non à la maternité. «Qu’on ne vienne pas maintenant accuser notre département d’incompétence ou de négligence médicale !»
Thierry LAURENT
Publicité
Les plus récents