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Défier les lois de la gravité
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Défier les lois de la gravité
Activité sportive, ludique et non polluante, le patinage se pratique dès les plus jeunes années, il suffi t de s’appliquer.
Dimanche 2 mai, aire de stationnement du centre commercial de Trianon. Il est 10h15. La pluie a retardé le début des cours dispensés au sein de l’école de patinage de Nicolas Constantin. Mais qu’à cela ne tienne.
La quarantaine de patineurs est bien décidée à braver les aléas d’un timide hiver et à maîtriser l’art de se déplacer, montés sur des roulettes. Ces cours sont dispensés les samedis et dimanches depuis 2003. La première séance de travail est consacrée aux débutants et dure de 9h à 10h15. La seconde accueille des patineurs plus aguerris de 10h30 à 11h45.
Quatre niveaux de pratique sont répertoriés : les rouleurs «piétineurs» qui découvrent les rollers et qui cherchent encore leurs appuis les patineurs les patineurs avancés et ceux qui ont déjà commencé la spécialisation, les membres de ces deux groupes étant souvent réunis. «Ils font du hockey ou du slalom ou la course dans un club», précise Nicolas Constantin. Trois clubs de patins à roulettes existent dans l’île : FX2, RRR et Working Wheels (voir encadré). Nicolas Constantin est attiré par les rollers en 1998 par l’intermédiaire de la télévision. Il a 13 ans quand il achète ses premiers patins à roulettes à La Réunion.
C’est un produit basique, se souvient-il, mais qui lui permet de vivre son désir d’évasion, de se déplacer autrement, de défier les lois de la gravité, de se dépasser, d’être bien dans sa peau. «Je n’avais pas encore la tenue qu’il fallait. Nous étions un petit groupe d’amis de mon âge et nous nous adonnions aux rollers tous les dimanches sur l’aire de stationnement du centre commercial Continent.
Cette passion m’est restée. Je n’abandonne pas facilement. Les jeunes qui ont appris avec moi, c’est le même groupe qui persévère aujourd’hui. On y a cru, ce qui nous a permis de faire de grandes avancées», confie-t-il. En 2001, Nicolas Constantin organise le premier tour de l’île en rollers avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il renouvellera l’expérience année après année jusqu’en 2004. En 2002, les premiers formateurs de la Ligue réunionnaise et de la Fédération française de rollers font le déplacement à Maurice.
 Ils ont pour noms Hervé Lebigre, pionnier du hockey à l’île sœur, Auguste Perret-Fourcade, ancien président de la Ligue réunionnaise, Bénédicte et Nicolas Preux, cadres de la section hockey de la Fédération française et responsables d’un club de course et de hockey à Caen. En 2003, des compétitions de vitesse voient le jour et opposent Mauriciens et Réunionnais. Le premier club de rollers, le FX2, est formé.
Nicolas Constantin lance sa compagnie, Conic, et propose du matériel et des cours pour débutants. L’année 2003 reste inoubliable pour lui et ses amis patineurs. Ils sont 150 en effet à participer à la cérémonie d’ouverture des 5es Jeux des îles de l’océan Indien.
Mettre le hockey en place
Depuis, les rollers se sont créé une petite place dans le paysage du sport et des loisirs mauricien. Des cours sont dispensés dans les écoles privées – Lycée La Bourdonnais, Ecole du Centre, Ecole Paul et Virginie, Ecole du Nord –, des compétitions de hockey et des courses ont été organisées. En mai et juin prochain, une ligue de hockey et une compétition de slalom devraient tenir les patineurs en haleine. Nicolas Constantin espère renouer avec le tour de l’île à étapes en août et monter également l’open national de slalom.
 Ce qui le tire en avant, c’est l’envie d’être avant-gardiste il n’est pas conservateur du tout -, l’envie d’entreprendre, de vivre sa passion à cent pour cent sur fond de liberté, de découverte et d’ouverture. «Je voulais créer un chemin dans un univers créatif et évolutif. Je voulais me dépasser, avoir une discipline complète, de haut niveau, me socialiser, rencontrer de nouvelles personnes.
C’est le côté atypique des rollers qui m’a plu. Et puis il y avait les échanges avec les locaux et les étrangers. Nous avons pu réaliser une synergie autour de tout cela», ajoute-t-il, heureux de pratiquer un sport sain, non polluant. Depuis 2003, remarque Nicolas Constantin, plus de 1500 patineurs ont été formés dans une tranche d’âge s’étendant de l’enfance à l’âge adulte.
Aarya Puddoo, six ans, est de ceux-là depuis qu’elle a deux ans et demi. Le hockey et les rollers, c’est sa vie, assure sa mère Brinda. «Si je veux lui faire faire quelque chose, je fais du chantage des fois. Pas de rollers si… Elle attend son jour de rollers avec impatience», observe-t-elle. Irfan Oozeer, 10 ans, partage la même passion depuis l’année dernière. Laurent Cicéron, 10 ans également, vient tout juste de s’inscrire aux cours de Nicolas Constantin et s’est déjà découvert un penchant pour la vitesse. Les 6 à 9 ans représentent le groupe le plus important de patineurs et aussi le plus motivé. «Le travail de groupe est toujours un travail de longue haleine.
Le plus difficile est de maintenir le cap. Nous espérons aller vers une fédération. Il y a deux associations déjà en place. Cela va demander encore beaucoup de temps, de gens passionnés. Tout dépendra de la synergie. La course a déjà pris son envol. Nous allons mettre le hockey en place.
Nous voulons intéresser les parents de façon à ce qu’ils contribuent à la structure de base des premiers clubs. Nous les encourageons à nous rejoindre. La création d’une ligue de hockey dans les premiers mois devrait déboucher sur un mouvement fédératif», estime Nicolas Constantin. Des formateurs réunionnais et français sont attendus cette année et aideront au développement du hockey. Les rollers aussi mènent à tout.
 
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